L`euro baissait légèrement vendredi face au dollar, les cambistes restant calmes avant le week-end et prudents à moins d`une semaine d`une réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE).

Vers 21H00 GMT (23H00 à Paris), la monnaie unique européenne valait 1,1353 dollar contre 1,1376 dollar jeudi vers la même heure.

L`euro montait légèrement face à la monnaie nippone, à 135,65 yens contre 135,23 yens jeudi soir.

Le dollar avançait face à la devise japonaise, à 119,49 yens contre 118,88 yens la veille.

"Il n`y a pas grand-chose à dire aujourd`hui, c`est une journée très calme et tout le monde est en train de fermer boutique" avant le week-end, a reconnu Boris Schlossberg, de BK Asset Management.

"La seule chose notable, c`est que l`euro reste faible depuis hier, et c`est lié au fait que le marché s`attend à ce que la BCE tienne des propos interventionnistes la semaine prochaine", a-t-il jugé.

La BCE, qui tiendra jeudi sa réunion de politique monétaire, mène depuis mars un vaste programme de rachats d`actifs, à hauteur de 60 milliards d`euros par mois, ce qui a pour but de relancer l`inflation et de soutenir l`économie mais affaiblit en retour la monnaie unique.

"Les responsables de la politique monétaire européenne ne sont sûrement pas heureux de voir l`euro près de 1,15 dollar, car cela contribue à leurs craintes de déflation", et ils risquent en conséquence d`accentuer cette politique interventionniste, a jugé M. Schlossberg.

Pour l`heure, l`un des membres du Conseil de la BCE, le banquier central autrichien Ewald Nowotny, a clairement plaidé en ce sens jeudi en s`inquiétant du faible niveau de l`inflation européenne.

Depuis le début du mois, "l`euro s`était nettement renforcé dans l`idée que la Réserve fédérale américaine était encore loin de relever ses taux, mais désormais l`attention se porte de l`autre côté de l`Atlantique", a conclu M. Schlossberg.

Les cambistes se demandent en effet si la banque centrale américaine va relever ses taux, presque nuls depuis 2008, avant la fin de l`année, car cela rendrait le dollar plus attirant.

Alors que les cambistes semblaient convaincus de l`attentisme de la Fed, "une série de chiffres a redonné hier de la vigueur à l`espoir de plus en plus en plus faible d`une hausse des taux cette année", a rappelé Omer Esiner, de Commonwealth Foreign Exchange, citant des indicateurs favorables sur l`inflation et l`emploi.

Toutefois, les chiffres américains de vendredi se sont avérés plus contrastés, avec d`un côté, une hausse plus forte que prévu du moral des ménages ce mois-ci, mais, de l`autre, un recul de la production industrielle en septembre.

A moyen terme, "si les chiffres sur l`emploi américain en octobre, prévus début novembre, s`avèrent solides, cela pourrait raviver l`optimisme sur l`économie américaine, et pousser les cambistes à envisager plus fermement l`éventualité d`une hausse des taux en décembre", a annoncé M. Esiner.

"A part la perspective d`une politique plus accommodante de la BCE, c`est le seul scénario qui permettrait au dollar de se renforcer de façon durable", a-t-il jugé.

Vers 21H00 GMT, la livre britannique baissait légèrement face à la monnaie européenne, à 73,54 pence pour un euro, et face au dollar, à 1,5438 dollar pour une livre.

La devise suisse baissait un peu face à l`euro, à 1,0827 franc pour un euro, et face au dollar, à 0,9537 franc pour un dollar.

La devise chinoise a terminé à 6,3528 yuans pour un dollar, contre 6,3463 yuans la veille.

L`once d`or a fini à 1.180,85 dollars au fixing du soir, contre 1.184,25 dollars jeudi.

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