Affaire Zarrab: Ankara saisit les avoirs du magnat turco-iranien

  02 Décembre 2017    Lu: 558
Affaire Zarrab: Ankara saisit les avoirs du magnat turco-iranien
Le parquet turc a ordonné vendredi la saisie des avoirs de l'homme d'affaires turco-iranien Reza Zarrab, qui a impliqué le président Recep Tayyip Erdogan dans le contournement de l'embargo américain contre l'Iran lors d'un procès à New York, a indiqué l'agence Anadolu.
Le procureur d'Istanbul a déclaré que les avoirs de Reza Zarrab et de sa famille seraient confisqués dans le cadre d'une enquête sur le magnat, a rapporté l'agence de presse étatique.

Reza Zarrab, un citoyen turco-iranien, est accusé d'"espionnage" pour le compte d'un Etat étranger, selon Anadolu.

Selon le journal Hurriyet, cette décision vise également 22 autres personnes, dont sa fille.

Arrêté à Miami en mars 2016, ce magnat de l'or est le témoin-clé dans un procès à New York d'un dirigeant de la banque publique turque Halkbank, Mehmet Hakan Atilla, accusé d'avoir aidé l'Iran a contourner les sanctions américaines contre l'Iran.

Au deuxième jour de sa déposition, jeudi, M. Zarrab a déclaré qu'en octobre 2012 M. Erdogan, alors Premier ministre, avait donné des "instructions" pour que deux autres banques turques puissent elles aussi participer au stratagème dont Halkbank était la plaque tournante pour contourner les sanctions contre l'Iran.

Le Premier ministre turc Binali Yildirim a dit espérer vendredi que M. Zarrab revienne sur son témoignage contre le président Erdogan, alors Premier ministre, qu'il a appelé "une erreur".

Mercredi, M. Zarrab avait aussi affirmé avoir versé des dizaines de millions d'euros en pots-de-vin au ministre de l'Economie turc de l'époque Zafer Caglayan.

M. Zarrab, 34 ans, était lui-même censé comparaître comme accusé lors de ce procès, avant d'en devenir le témoin-clé après avoir plaidé coupable et décidé de coopérer avec le gouvernement américain.

A la barre, l'homme d'affaires, connu jusque là en Turquie pour son goût du luxe et sa célèbre femme chanteuse, a détaillé comment il aidait à convertir les revenus d'hydrocarbures iraniens placés chez Halkbank en or sonnant et trébuchant.

L'or était ensuite transporté par valises entières à Dubaï et revendu contre des devises intraçables au gouvernement iranien.

Ankara estime que ce procès est "politique" et n'a plus rien de "légal". "L'objectif est de coincer la Turquie (...) C'est de mettre en difficulté l'économie turque", a déclaré le Premier ministre truc Binali Yildirim.

Il a également affirmé que la justice américaine était instrumentalisée par le réseau du prédicateur Fethullah Gülen, bête noire d'Ankara, dans le but de ternir l'image de la Turquie et de M. Erdogan.

M. Gülen, qui vit aux Etats-Unis, est accusé par Ankara d'avoir orchestré le putsch manqué contre M. Erdogan en juillet 2016, ce que l'intéressé dément.

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