Macron prépare déjà sa réélection pour 2022

  13 Novembre 2017    Lu: 481
Macron prépare déjà sa réélection pour 2022
Ne dites pas à Emmanuel Macron qu'il pense déjà à sa réélection, il n'est officiellement préoccupé que du redressement de la France. Pourtant il a bel et bien débuté la partie d'échec de 2022
C'est dans la nature même des hommes de pouvoir : lorsqu'ils l'ont conquis, ils n'ont de cesse de le conserver. Rares sont les Cincinnatus car la politique est d'abord une entreprise de domination. Le dévouement n'y est certes pas un jeu frivole mais, comme l'a écrit le grand sociologue allemand Max Weber, lorsqu'elle est menée avec sincérité, elle ne peut avoir d'autre source que la passion. Elle a, d'ailleurs, animé tous les présidents de la Ve République.

En dehors de George Pompidou emporté par la maladie au cours de son mandat, aucun n'a échappé à la tentation de se représenter. Tous y ont cédé à l'exception de François Hollande. Il n'a pas, au demeurant, abdiqué par grandeur d'âme ou par détachement, mais par peur de l'échec et de l'humiliation. Blessé sans doute au plus profond de lui-même de devoir abandonner les rênes et de renoncer à ce sentiment indépassable décrit par Weber d'avoir "le droit d'introduire ses doigts dans la roue de l'histoire".

Evidemment, cette braise du pouvoir dévore également Emmanuel Macron. Peut-il s'en défendre ? Inutile tant sa fulgurante conquête et sa volonté permanente de démontrer son autorité en font un moine-soldat du pouvoir. Il a les trois qualités déterminantes qui constituent, toujours selon Max Weber, l'homme politique : la passion, le sentiment de la responsabilité et le coup d'œil.

Autant dire qu'à l'image de tous les présidents qui ont occupé avant lui l'Elysée, il est déjà hanté par sa réélection en 2022. Sa vista a fait ses preuves et sous les ors présidentiels, de toute évidence, elle demeure. Certes, sa popularité est médiocre mais au royaume des aveugles le borgne est roi: personne n'émerge dans les sondages qui puisse déjà le concurrencer. Il règne donc sur la politique française, pour autant il ne s'endort pas sur ses lauriers et s'occupe de son futur électoral.

Concentrer le pouvoir sur lui seul

Les deux quinquennats précédents l'ont montré : cinq ans c'est court, le mandat cavale vite et ne laisse que peu de place à l'erreur. Réparer les faux pas, corriger le tir sont des exercices difficiles, voire impossibles. Parier sur son seul bilan est aussi un calcul incertain. Les bons résultats ne garantissent pas à coup sûr une réélection car le temps de latence entre le succès des mesures prises et la perception de cette réussite par les citoyens dans leur vie quotidienne est long. La communication n'y suffit pas non plus même si elle est entièrement conçue pour déjouer les deux pièges mortels qui guettent un gouvernant : échouer à démontrer que l'on défend l'intérêt général et ne pas imposer son esprit de responsabilité.

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