Le pouvoir à Manama a annoncé ces dernières années le démantèlement de nombreuses "cellules" de personnes "entraînées" en Iran pour mener des "actes de sabotage" dans le pays. Le ministère bahreïni de l'Intérieur a vu samedi dans l'incendie du pipeline un "acte terroriste". "C'est un acte de sabotage, un grave acte terroriste visant à porter atteinte aux intérêts supérieurs de la nation et à mettre en danger la population", a dénoncé le ministère sur son compte Twitter. Le ministère a ajouté que les premiers éléments de l'enquête montraient qu'il s'agissait d'un acte "délibéré".
La défense civile a réussi à maîtriser l'incendie, qui s'était déclaré tôt samedi, en collaboration avec la compagnie pétrolière nationale Bapco qui a interrompu le flux du pétrole dans le pipeline, selon le ministère. La défense civile a également évacué des habitations proches du lieu de l'incendie qui s'était déclaré au niveau du village de Buri, à 15 km au sud de la capitale Manama. Dimanche, la compagnie Bapco a indiqué dans un communiqué avoir réparé le pipeline, ce qui va permettre de rétablir progressivement l'approvisionnement du pays en pétrole saoudien. Bahreïn dépend pour ses approvisionnements du champ d'Abou Safa qu'elle partage avec l'Arabie saoudite. Ce pétrole est acheminé à Bahreïn via un pipeline d'une capacité de 230.000 barils par jour.
Bahreïn mène depuis 2011 une sévère répression contre les représentants de la majorité chiite qui demandent des réformes. Des centaines de chiites ont été condamnés ces dernières années à de lourdes peines de prison, assorties parfois de déchéances de nationalité, pour des violences ayant émaillé la contestation. La dynastie sunnite au pouvoir nie toute discrimination envers les chiites et accuse l'Iran voisin d'attiser les tensions, ce que dément Téhéran.
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