Le lobby arménien et ses principaux objectifs

  19 Octobre 2017    Lu: 4315
Le lobby arménien et ses principaux objectifs
Ce lobby s’engage à protéger les intérêts de la diaspora arménienne, de l’Arménie et des séparatistes du Haut-Karabagh. Le lobby arménien réalise ses objectifs politiques dans des pays tels que les États-Unis, l'Argentine, l'Éthiopie, l'Uruguay, le Liban, l'Iran, la Russie, la Syrie, la France, la Belgique, l'Espagne, le Portugal, la Roumanie, la Bulgarie, la Grèce et Chypre. Seulement aux Etats-Unis, la communauté arménienne dirige 23 journaux et magazines, les imprimeries, les radios et les télévisions. Actuellement, chaque année, l’Arménie touche en moyenne une aide inestimable de 200 millions de dollars des Etats-Unis. Selon Zbigniew Brzezinski, le lobby arménien est l’un des lobbies ethniques les plus efficaces aux Etats-Unis.
La date de création - En 1820, les missionnaires sont arrivés dans l'Empire ottoman où ils ont choisi les Arméniens comme leurs principales «communautés cibles». Certains Arméniens ont émigré aux États-Unis pour faire leurs études et s'y installer plus tard. Les Arméniens étaient impliqués dans les opérations commerciales comme médiateurs. Dans les années 1890–1900, environ 12 mille Arméniens ont émigré aux Etats-Unis. Depuis lors, les partis arméniens intensifiaient leurs activités aux Etats-Unis. D’abord, la diaspora arménienne s’est auto-formée autour des partis politiques arméniens qui jouaient à leur tour un rôle significatif pour la création des organisations religieuses et sociales. Actuellement, aux Etats-Unis, il est rare de trouver un Arménien qui ne soit pas membre d’un parti, d’une organisation ou association.

Vers la fin du XIXe et au début du XXe siècle, ont été créés des principaux partis politiques arméniens.

1. 1887 - Le Parti Hentchak.

2. 1890 - La Fédération révolutionnaire arménienne Dachnaktsoutioun.

3. 1921 - Parti libéral démocrate arménien «Ramgavar» (Egypte).

4. La Ligue progressiste arménienne (Etats-Unis).

Le clivage politique et idéologique entre ces parties s’est intensifié suite à l’établissement de la République d’Arménie en 1918 et à sa chute en 1920. Il y avait deux clans : Dachnaktsoutioun agissait contre le pouvoir soviétique et les communistes et les autres s’opposaient à Dachnaktsoutioun et soutenaient le gouvernement soviétique. Cette division a également affecté la vie religieuse de la diaspora. L’assassinat de l’archevêque Turyan, dans une Eglise en 1933, par les dachnaks a été le point culminant de la confrontation dans le domaine religieux. Cet assassinat a conduit à une scission au sein de l'Eglise apostolique arménienne. Dachnaktsoutioun a fondé l’Eglise nationale arménienne d’Amérique (depuis 1957, cette église fonctionne au sein du Catholicosat arménien de Cilicie au Liban). 12 autres églises apostoliques sur 15 font partie d’Etchmiadzine qui se situe en Arménie soviétique. La division de la diaspora a provoqué la scission au sein d’un certain nombre d’organisations non gouvernementales. Parallèlement, influer sur la politique intérieure et extérieure des Etats-Unis est devenu l’un des principaux axes des activités de la diaspora arménienne. Les personnes, dont l’origine n’était pas arménienne, s’étaient engagées dans les affaires arméniennes, jusqu’à ce que les Arméniens aient formé leur lobbying politique. C’étaient principalement les représentants de diverses organisations religieuses, humanitaires, missionnaires et les diplomates occidentaux travaillant dans la région. En 1924, les Arméniens ont soumis au Congrès américain leur premier projet de résolution dans lequel l’Empire ottoman était accusé d'extermination de masse des Arméniens. Après la Première Guerre Moniale, les activités des Arméniens visaient à empêcher l’établissement des relations économiques et politiques entre les Etats - Unis et la République de Turquie. C’était le Comité américain contre le traité de Lausanne qui s’occupé de cette affaire. Il faut aussi noté que les Arméniens d’Amérique, les chefs religieux, les membres des organisations de charité et les membres du Congrès faisaient partie du comité. Bien que le dernier ait obtenu certaine réussite au Sénat des Etats-Unis, le Département d’Etat américain a établi des relations diplomatiques avec la Turquie en 1927 et un an plus tard, le Sénat a dû approuver cette action.

Aussi, les organisations arméniennes s’efforçaient d’assurer l’immigration massive des Arméniens aux Etats-Unis. En 1927, a été adopté la Loi d'immigration, Johnson-Reed contrôlait la donnée des quotas d’immigration. Les Arméniens des Etats - Unis et les organisations pro-arméniennes faisaient tous leurs efforts pour que les Arméniens puissent venir facilement aux Etats-Unis et y soient accueillis comme les réfugiés. Après la Seconde Guerre Mondiale, le Comité National Américain d'Aide aux Arméniens sans-abri (l'ANCHA), a entrepris une action similaire et a aidé plus de 25000 Arméniens d’immigrer aux Etats-Unis. Dans les années 1970-1980, le financement des activités terroristes des nationalistes arméniens et leur justification constituaient l’un des axes prioritaires des engagements politiques de la diaspora arménienne. Le but de ces terroristes était de faire reconnaître le soi-disant génocide arménien par la Turquie et la communauté internationale. Deux groupes – ASALA et l’armée révolutionnaire arménienne – qui étaient étroitement liés à Dachnaktsoutioun, assassinaient les diplomates turcs, organisaient des attentats. Ces deux groupes commençaient à commettre fréquemment des attentats et des meurtres de masse en renforçant leurs activités terroristes. Outre ces méthodes, les Arméniens instituaient des groupes de pression à Washington. Le Dachnaktsoutioun considère le Comité Américain pour l'Indépendance de l'Arménie (l'ACIA, créé en 1918) comme son premier groupe lobbyiste. En 1972, les membres influents de la diaspora qui se sont opposés à la FRA Dachnaktsoutioun, ont fondé l’Assemblée arménienne d’Amérique (AAA). Stephen Mugar et Hirair Hovnanian, deux professeurs d’origine arménienne de l’Université de George Washington sont les fondateurs de cette Assemblée. Actuellement, le Comité national des Arméniens d’Amérique et l’Assemblée arménienne d’Amérique fonctionnent séparément.

Les principaux objectifs du lobby arménien

1. Faire reconnaître le soi-disant génocide arménien ;
2. Assurer la participation de la diaspora arménienne dans les processus politiques ;
3. Renforcer les relations américano-arméniennes ;
4. Obtenir un soutien pour les séparatistes de l’Arménie et du Haut-Karabagh ;
5. Influencer la politique étrangère des Etats-Unis conformément aux intérêts de la diaspora arménienne.


La structure organisationnelle et les méthodes de travail

Le Comité national des Arméniens d’Amérique a plus de représentations et de bureaux que l’Assemblée arménienne d’Amérique. Les sièges des deux organisations sont situés à Washington. Elles ont leur bureau à Erevan et à Khankendi. Le Comité national des Arméniens d’Amérique possède 45 branches dans 25 Etats des Etats-Unis, ainsi que deux bureaux régionaux qui son situés dans les villes de Glendale à l’Ouest (Californie) et de Watertown à l’Est (Massachusetts). Cette organisation a également des bureaux en France, en Grande-Bretagne et en Italie. Depuis un certain temps, elle a nommé un représentant auprès de l’Union européenne.

L’Assemblée arménienne a des bureaux régionaux à Beverly Hills (la Californie), à Cambridge (lequel met en œuvre le projet «L’arbre arménien») et à New York (qui est chargé des affaires avec l’ONU). L’Assemblée arménienne d’Amérique comprend environ 10 000 membres et dispose d'un budget annuel de 3,5 millions de dollars. Les deux organisations sont les fondateurs de différentes associations de jeunesse, des médias et des instituts. Le Comité national des Arméniens d’Amérique publie le journal le mensuel «La chronologie de Transcaucasie» et a des liens étroits avec les journaux «Hairenik» «Armenian weekly» quant à Dachnaktsoutioun publie le magazine hebdomadaire «Azbarez». L’Assemblée arménien entretient également des relations étroites avec les médias, tels que «Massis Weekly», «Armenian Liberty», «Snark New Agency» et «Armenian News». L’Institut de Zoryan (Zoryan Institute), créé à Cambridge en 1982, étudie l’Arménie, la diaspora arménienne, ainsi que le soi-disant génocide arménien. En 1997, l’Assemblée arménienne a fondé l’Institut national arménien afin d’étudier et promouvoir plus efficacement le soi-disant génocide arménien. L’Institut travaille sur «l’Encyclopédie du génocide». L’Assemblée arménienne a signé un contrat avec quatre entreprises PR en vue de maintenir à l’ordre du jour la «question arménienne». Le CNAA et l’Assemblée arménienne coopèrent avec la Fédération des jeunes arméniens, fondée en 1933, et la soutiennent afin de mobiliser la jeunesse arménienne. Cette fédération organise des olympiades, des cours d’histoire et de langues. En plus, elle possede un camp d’été «Hayastan». L’ancien président du CNAA Mourad Topalyan avait utilisé ce camp pour la préparation d'actes de terrorisme et la formation des terroristes.

L’influence sur les organismes publics - Le démocrate Frank Pallone et le républicain Edward Porter ont constitué un groupe de congressistes sur les questions arméniennes au Congrès des Etats-Unis. Un peu plus tard, Porter a été remplacé par Joe Nollenberg. Les activités de ce groupe visent à mettre en ordre du jour du Congrès un certain nombre de documents reflétant les intérêts de l’Arménie et de la diaspora arménienne.. La plupart des congressistes membres de ce groupe sont ceux qui avaient voté en 1992 pour l’amendement 907 à «l’Acte de soutien à la liberté» qui interdit l’aide des Etats-Unis au gouvernement azerbaïdjanais. En plus de groupe au Congrès américain, il y a un conseil arménien (Armenian-American Democratic Leadership Council) au sein du Parti démocrate et un autre (Armenian-American Republican Council) au sein du Parti républicain. Quelques lobbyistes connus, y compris Robert Dole, ancien président du comité du Sénat pour les affaires financières, sont impliqués dans la question arménienne au sein des organismes législatifs des Etats-Unis. Depuis des décennies, cette personne a essayé de soulever la question arménienne au congrès et au Sénat. En 2001, le CNAA lui a attribué un prix pour ses mérites. Les lobbyistes arméniens ont également eu à leur clan le sénateur Mitch Mcconnell, le président du sous-comité sur le financement de la politique étrangère. Pendant cinq ans, les Arméniens vivant aux Etats-Unis, ont transféré 200 mille dollars à Mitch Mcconnell et au bureau du Parti à l’Etat qu’il représente. En plus, la diaspora arménienne a débloqué une grande partie de fonds au comité pour la réélection des sénateurs républicains dirigés par Mcconnell.

Les objectifs principaux des groupes mentionnés ci-dessus sont les suivants :

La reconnaissance du soi-disant génocide arménien par le gouvernement arménien ;
La reconnaissance de la soi-disant République du Haut-Karabagh et l’attribution des aides à cette république ;
Le maintien en vigueur de l’amendement 907 ;
Fourniture de l’aide américaine à l’Arménie ;
La prévention de la vente d’armes modernes vers la Turquie ;
La lutte contre l’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan.
La reconnaissance du soi-disant génocide arménien

Le Comité national des Arméniens d’Amérique et l’Assemblée arménienne d’Amérique déclare la reconnaissance du soi-disant génocide arménien comme leur principal objectif. En outre, le CNAA met en avant les revendications territoriales contre la Turquie et exige une compensation du gouvernement turc. Depuis 1982, les deux groupes luttent pour la reconnaissance du soi-disant génocide arménien et la déclaration du 24 avril «la Journée de commémoration des victimes du génocide». La stratégie du CNAA dans cette affaire était de mettre en avant cette idée aux organismes législatifs des Etats-Unis, de faire reconnaître le soi-disant génocide dans les Etats et de faire de pression sur les autorités locales dans l’adoption de cette stratégie. Actuellement, plus de 40 Etats ont déjà reconnu ce soi-disant génocide. Le lobbying arménien mène des travaux sur la reconnaissance du soi-disant génocide dans différents pays dans le but d’influencer les Etats-Unis. Le lobby arménien a fait des progrès considérables pour faire pression sur les gouvernements des pays tels que la France, l'Italie, l’Angleterre, la Grèce, la Belgique, les Pays-Bas, la Suède, le Liban, la Russie, Chypre, le Canada et l'Argentine. Les Arméniens mènent des travaux réussis en ce sens au sein des institutions de l’Union européenne, ainsi qu’à l’ONU et au Parlement européen. Le CNAA tente également de lier l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne à la reconnaissance du soi-disant génocide par ce pays et accuse Israël de coopérer avec la Turquie. L’Assemblée arménienne prend à son tour des mesures appropriées relatives à la reconnaissance du soi-disant génocide, car elle finance l’Institut national arménien, chargé de faire reconnaître le soi-disant génocide. En 2000, l’Institut national arménien a organisé une conférence sur le thème «La réponse arménienne au génocide arménien». Cette conférence a eu la présence d’un certain nombre de scientifiques et d’historiens, ainsi que les représentants du Centre commémoratif de l'Holocauste. Dans le même temps, l’assemblée propose d’enseigner le génocide arménien dans des écoles secondaires. En 2000, l’Institut national arménien a lancé un projet de construction du Musée du génocide arménien au centre-ville de Washington.

L'un des principaux domaines d'activité du lobby arménien dans les deux côtés de l'Atlantique est la reconnaissance par la communauté internationale comme «génocide» la tragédie qui aurait été perpétrée par l’Empire ottoman en 1915-1923. Le lobbying aux Etats-Unis sert à influencer directement les congressistes au Sénat et à la Chambre des Représentants. Les sénateurs Robert Menendez et Mark Kirk sont les congressistes soutenus par le CNAA et ils mettent la pression sur le gouvernement américain d’adopter une résolution. La dernière a été approuvée en 2007 par Mme Nancy Pelosi, ancienne speakeur de la Chambre des Représentants, et Adam Schiff, membre de cette chambre représentant la Californie. Sous l’influence des lobbyistes arméniens Schiff a suggéré une résolution sur le génocide qui a été adoptée le 11 octobre 2007 par la Commission des Affaires Etrangères de la Chambre des Représentants. Cependant, le document n’a pas été remis à l’ordre du jour de la Chambre des Représentants, car le président Bush s’était déclaré préoccupé par le fait que cette résolution aurait pu nuire à des relations avec la Turquie. La Commission des Affaires Etrangères a ré approuvé la résolution avec 22 voix sur 23. Malgré les protestations du président Obama relatives à la détérioration des relations avec la Turquie et le fait que la résolution empêcherait les tentatives de réconciliation entre la Turquie et l’Arménie, la commission l’a adopté. Le même jour, Ankara a rappelé son ambassadeur Namik Tan à Washington et a menacé Washington d’une crise diplomatique. Selon «Thé Guardian», «La résolution était le produit du lobbying actif des Arméniens des Etats-Unis». En 2009, le CNAA avait dépensé environ 50 mille dollars pour avoir un impact sur le Congrès américain. Pourtant, le Président Obama n’avait utilisé l’expression «génocide arménien» qu’en 2008, lors de sa campagne électorale. Après avoir élu président des Etats-Unis en 2009, il n’a pas montré une telle position. La résolution a été soumise encore une fois en 2012. Le CNAA a publié, le 20 mars 2012, sur son site web une telle information que les sénateurs Menendez et Kirk avaient soumis la résolution n°399 au gouvernement américain pour être adoptée», écrit le quotidien. Il est évident que l’AAA et le CNAA sont intéressés à tenir en compte de la situation arménienne sur l’agenda politique de Washington. De ce point de vue, la communauté arméno-américaine et les congressistes se réunissent régulièrement. Comme aux Etats-Unis, en Europe aussi, la reconnaissance du soi-disant génocide arménien fait l’objet des discussions des débats scandaleux. La Fédération Euro-Arménienne pour la justice et la démocratie (FEAJD) et Les Amis européens de l’Arménie (EuFoA) représentent le lobbying arménien à Bruxelles. Toutes les deux organisations s’occupent d’influencer la stratégie de l’Union européenne à l’égard de la Turquie et du Caucase du Sud. Sur le site web de la FEAJD, ses cibles principales sont les suivantes :

Jouer un rôle d’intermédiaire entre les communautés arméniens au sein des institutions européennes et de l’Union européenne ;
Promouvoir la position de ces communautés au sein de ces institutions ;
Assurer la compréhension des enjeux politiques et stratégiques sur l’Arménie au sein de l’Union européenne ;
Renforcer les valeurs de tolérance et de dialogue de l’Union européenne dans les questions arméniennes.

Jusqu’aujourd’hui, 10 pays (La Belgique, Chypre, la France, l’Allemagne, la Grèce, l’Italie, la Lituanie, les Pays-Bas, la Pologne et la Suède) sur 27 membres de l’Union européenne ont reconnu le soi-disant génocide arménien. En 2006, la FEAJD déposé une poursuite en recours collectif à l’encontre de la «Banque Deutsche» de l’Allemagne afin de l’obliger de verser une indemnité de 20,000,000 de dollars relative à la possession des biens des Arméniens endommagés pendant le génocide. Une plainte similaire avait été portée, l’année précédente, contre la société d’Axa et en 2010, la dernière avait accepté de verser une indemnité à 1000 familles arméniennes.

En France, il y a un lobbying arménien bien organisée et décisive qui travaille avec acharnement pour obliger ce pays de reconnaître le génocide et transformer cette négation en crime. France a déjà reconnu le génocide arménien par la loi du 29 janvier 2011. En plus, en janvier 2012, le parlement français a adopté la proposition de loi pénalisant la négation du génocide arménien. Ce projet de loi prévoit de punir d'un an de prison et de 45 000 euros d'amende, la négation de génocides reconnus comme tels par la loi française, dont le génocide arménien. Le lobby arménien en France entretient de bonnes relations avec les hommes politiques français renommés comme Patrick Devedjian (ancien secrétaire général) et Edouard Balladur (ancien ministre, 1993-1995) (tous les deux sont d’origine arménienne). Selon BBC, le Conseil de Coordination des Organisations Arméniennes de France – CCAF, qui comprend environ 500 mille Français d’origine arménienne, a eu un impact sur l’adoption de cette loi. Le Président français avait promis de proposer une nouvelle loi sur la négation du génocide et en juillet 2012, il a confirmé publiquement l’adoption de la loi.

Le rôle du lobby arménien dans le conflit du Karabagh

Avant le déclenchement du conflit du Karabagh, un certain nombre d’Arméniens renommés (Zori Balayan, Sergueï Mikoyan (fils d’Anastas Mikoyan)) déclaraient à travers la presse américaine que le Karabagh devait être annexé à l’Arménie. Cette idée avait été également exprimée par Abel Aganbekyan en France dans les années 1980. Suite aux efforts du lobby arménien la communauté des Etats-Unis ne recevait que les informations reflétant les intérêts des Arméniens. Au début des années 1990, la diaspora et le lobby arméniens avait réussi à présenter l’Azerbaïdjan comme un pays agresseur dans les pays occidentaux, alors que l’Azerbaïdjan était en bloquée d’information. Les Etats-Unis ont officiellement reconnu l’Arménie en décembre 1991, et l’Azerbaïdjan en février 1992. La reconnaissance de la soi-disant République du Haut-Karabagh et l’attribution des aides à cette République sont les objectifs principaux du lobby arménien. En 1990–1994, la diaspora arménienne aux Etats-Unis avait collecté et envoyé à l’Arménie des dizaines de millions de dollars pour financer la guerre contre l’Azerbaïdjan. Outre cela, le Dachnaktsoutioun et le CNAA s’occupaient d’envoyer des mercenaires et des bénévoles à l’Arménie et aux territoires occupés de l’Azerbaïdjan, ainsi que d’acheter des armes pour l’armée et les unités militaires arméniennes et de les livrer dans cette région. L’une des plus grandes réussites du lobby arménien, c’est l’octroi d’une aide financière des Etats-Unis au Haut-Karabagh. Depuis l’octroi de cette assistance, le gouvernement arménien et les séparatistes du Karabagh ont reçu des centaines de millions de dollars provenant du gouvernement américain. Car, seulement en 2000, les Etats-Unis ont transféré 102,4 millions de dollars à l’Arménie.

L’amendement 907

L’adoption de l’amendement 907 à «l’Acte de soutien à la liberté» en 1992 est la parfaite illustration de l’influence du lobby arménien sur la politique des Etats-Unis. Cet acte a été adopté en vue d’apporter un soutien économique aux anciennes républiques soviétiques. Mais suite aux efforts du lobby arménien, l’amendement 907 apporté à cet acte interdit la fourniture de toute assistance du gouvernement des Etats-Unis à l’Azerbaïdjan. On indique le blocus de l’Arménie et du Haut-Karabagh imposé par l’Azerbaïdjan comme la justification de cet amendement. Mais, le blocus imposé par l’Arménie sur la République autonome du Nakhitchevan et la fermeture des frontières arméno-azerbaïdjanaises à cause de l’agression militaire de l’Arménie ne se reflètent pas dans cet amendement. D’autre part, l’utilisation du terme « blocus» est incorrecte, parce que les frontières de l’Arménie avec l’Iran et la Géorgie sont ouvertes et elle entretient des relations étroites avec ces deux pays. Ici, l’utilisation du terme «embargo» serait plus appropriée. Lors de l’adoption de l’amendement, la position de l’Azerbaïdjan n’avait pas été connue. A cette époque, l’Azerbaïdjan n’avait pas encore ouvert son ambassade aux Etats-Unis. Dans sa lettre adressée en 1998 au président de la Chambre des Représentants, Madeleine Albright écrivait : «L’amendement 907» nuit aux intérêts nationaux des Etats-Unis et porte atteinte aux tentatives et à la neutralité des Etats-Unis pour le règlement du conflit du Karabagh. C’est un obstacle pour apporter une assistance aux reformes économiques et juridiques en Azerbaïdjan et aux efforts des Etats-Unis de créer un corridor de transport et d'énergie Est-Ouest».

Il y a environ 870 organisations arméniennes au monde dont les activités visent la lutte contre l’Azerbaïdjan et la Turquie. Le financement, les activités et l’accès à la politique internationale de ces organisations sont assurés par les centres diasporiques arméniens suivant :

L’Eglise catholique arménienne (Elle possède des centres dans 56 pays du monde. Son siège a été ouvert à Khankendi le 4 juin 2001) ;

L’Assemblée arménienne d’Amérique (Ses activités couvrent 22 Etats. Depuis le 14 juillet 2001, elle a institué un centre au Haut-Karabagh) ;

L’Assemblée arménienne des Avocats (pour les pays européens) ;

L’Union générale arménienne de bienfaisance (dont le siège est à New York. Son bureau au Haut-Karabagh a été ouvert le 29 juillet 2001) ;

Le Conseil mondial évangélique arménien (pour les pays européens) ;

L’Association Missionnaire Arménienne d'Amérique (Son bureau pour les pays de la CEI a été ouvert au Haut-Karabagh le 3 août 2001) ;

Le Comité national des Arméniens d’Amérique ;

La société arménienne pour l’aide humanitaire en Amérique du Nord (son bureau au Haut-Karabagh a été ouvert le 3 mars 2001) ;

Le Diocèse de l'Eglise apostolique arménienne pour l'Orient ;

Le Diocèse de l'Eglise apostolique arménienne pourl’Occident ;

Les chevaliers de Vartan (fonctionne légalement au Haut Karabagh depuis 2001).

Le lobby arménien a une forte influence sur la politique mondiale. Il bénéficie de toutes les occasions pour défendre les intérêts du peuple agresseur. Il n’hésite pas à apporter de toute aide économique et politique en faveur des intérêts arméniens. Il empêche le règlement pacifique du conflit arméno-azerbaïdjanais du Haut-Karabagh. En essayant de cacher l’agression arménienne tout en accusant l’Azerbaïdjan de celle-ci. Mais tôt ou tard, la communauté internationale sera consciente de la vérité.

Source: Virtual Karabakh

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