Cuba: la journée des droits de l`homme encore ternie par des arrestations

  11 Décembre 2015    Lu: 728
Cuba: la journée des droits de l`homme encore ternie par des arrestations
Plusieurs dizaines de militants de l`opposition ont été interpellés ou empêchés de quitter leur domicile jeudi à Cuba, comme cela se produit depuis plusieurs années à l`occasion de la journée internationale des droits de l`homme, ont dénoncé des organisations à l`AFP.
Ces dissidents et sympathisants de l`opposition qui souhaitaient manifester ou se rassembler dans plusieurs villes du pays en ont été empêchés par les forces de l`ordre.
Celles-ci ont procédé à des arrestations - généralement brèves - et ont bloqué la sortie des domiciles de nombreux militants, depuis la veille pour certains d`entre eux.

«Onze militants ont été interpellés aujourd`hui à Guantanamo (est) et six autres à La Havane alors qu`ils tentaient de rejoindre» un point de rassemblement, a dénoncé le dissident Jose Daniel Ferrer, leader de l`Union patriotique de Cuba (Unpacu).

A Camagüey (centre), 23 autres militants de l`Unpacu ont été bloqués dans la maison d`un membre de l`organisation, a-t-il ajouté.

Dans la capitale, au moins une dizaine d`autres militants ont été arrêtés au moment d`arriver à un point de rendez-vous fixé par l`organisation dissidente des Dames en blanc, ont constaté des journalistes de l`AFP.

Sur Twitter, ce mouvement qui a reçu le prix Sakharov du Parlement européen en 2005 a annoncé l`interpellation de huit militantes, dont son chef de file Berta Soler.
De son côté, la rédaction du portail d`informations indépendant «14ymedio» a dénoncé dans un article la situation de son équipe, empêchée de sortir de son immeuble à La Havane.

Un peu plus tôt, le procureur général de Cuba, Dario Delgado, avait assuré aux médias d`Etat qu`aucun véritable prisonnier politique n`était détenu sur l`île, mais seulement des «dissidents autoproclamés» soutenus par des «organisations contre-révolutionnaires».

Interdite par les autorités et privée d`accès aux médias officiels, la dissidence est considérée par les autorités cubaines comme un groupement de «mercenaires» manipulés par des intérêts étrangers.

Louise Tillotson, enquêtrice de l`organisation Amnesty International pour la zone Caraïbe, s`est déclarée «très préoccupée» face aux évènements de mercredi et jeudi.

Toutefois, a-t-elle souligné «cela n`est pas différent de ce à quoi nous assistons ces dernières années».

«Depuis la moitié de la décennie 1990, on a constaté un changement de stratégie: les militants sont empêchés de sortir de chez eux ou sont détenus de une à 30 heures», notamment pour «trouble à l`ordre public», a-t-elle expliqué.

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