L'avionneur américain Boeing avait saisi ses autorités nationales, accusant Bombardier de faire bénéficier ces avions d'une capacité de 100 à 150 sièges de subventions publiques leur permettant d'être vendus en-dessous de leur prix de revient.
Tant le Canada que le Royaume-Uni, où sont fabriqués des éléments de ces appareils, avaient mis Washington en garde contre les conséquences d'une décision défavorable à Bombardier.
"Les Etats-Unis attachent une grande importance à leurs relations avec le Canada, mais même nos alliés les plus proches doivent respecter les règles", a affirmé le secrétaire au commerce américain Wilbur Ross, cité dans le communiqué annonçant la décision américaine.
"Les subventions publiques accordées par des gouvernements étrangers sont une chose que l'administration Trump prend très au sérieux (...)", a-t-il ajouté.
- Désaccord total -
Cette décision, qui doit encore faire l'objet d'une confirmation définitive d'ici le 12 décembre, va contribuer à envenimer encore davantage les relations entre Ottawa et Washington, déjà passablement tendues par la renégociation en cours du traité de libre-échange nord-américain (Aléna) entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique.
"Il est évident que la décision vise à éliminer les aéronefs de la série C de Bombardier du marché américain", a affirmé mardi soir Chrystia Freeland, la ministre canadienne des Affaires étrangères, en soulignant toutefois que "l'enquête n'en est qu'à une étape préliminaire et qu'aucun droit ne peut être imposé tant que les enquêtes ne sont pas terminées".
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau avait menacé la semaine dernière de ne pas acheter de chasseurs Boeing Super Hornet pour l'armée canadienne si Washington mettait ses menaces à exécution.
Outre le Canada, Bombardier est un des principaux employeurs en Irlande du nord, avec près de 8.000 personnes, dont 4.200 pour les seules activités aéronautiques, la majeure partie dans son usine de Belfast où sont fabriqués les ailes et des éléments du fuselage du CSeries.
"Nous sommes totalement en désaccord avec la décision préliminaire du département américain du Commerce", a affirmé Bombardier mardi.
"L'ampleur des droits suggérés est absurde et déconnectée de la réalité du financement de programmes d'avions de plusieurs milliards de dollars. Ce résultat démontre ce que nous disons depuis des mois: les lois américaines du commerce n'ont jamais été conçues pour être appliquées de cette manière et Boeing tente d'utiliser un processus biaisé pour étouffer la concurrence et priver les compagnies aériennes américaines et leurs passagers des bénéfices des avions CSeries", a ajouté le groupe canadien dans un communiqué.
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