Le Brésil renonce à exploiter une mine en Amazonie

Le décret qui a déclenché la controverse, signé le 23 août par le président conservateur Michel Temer, visait à supprimer la Réserve nationale de cuivre et associés (Renca), d'une superficie de 47.000 km2 (plus grande que la surface du Danemark) située dans la jungle amazonienne des Etats du Para et de l'Amapa (nord).
La réserve de Renca recèle d'importants gisements d'or, de fer, de cuivre ou de manganèse. Des minerais pratiquement inexploités jusqu'à présent, dans la mesure où le statut de réserve limitait cette activité à des entreprises publiques.
Les critiques avaient immédiatement fusé au Brésil et à l'étranger, les opposants au décret expliquant que l'exploitation privée de cette réserve allait aggraver la déforestation et le recul de la biodiversité tout en nuisant aux ethnies indigènes. Cette réserve comprend entre autres neuf zones protégées en raison de la richesse de sa biodiversité, ainsi que des territoires des tribus indiennes Aparai, Wayana et Wajapi. Des ONG de défense de l'environnement, des partis politiques, des célébrités comme le mannequin brésilien Gisele Bundchen ou l'acteur américain Leonardo DiCaprio et jusqu'au clergé catholique étaient montés au créneau.
Le décret avait aussi été critiqué au sein même du gouvernement du président Temer. "L'annulation du décret montre (...) qu'aucun gouvernement n'est absolument à l'abri de la pression publique", s'est satisfait Marcio Astrini, coordinateur des politiques publiques de Greenpeace Brésil. "C'est une victoire pour la société sur ceux qui veulent détruire et vendre notre forêt", a-t-il ajouté, avant d'avertir: "La Renca n'est qu'une bataille. La guerre contre l'Amazonie et ses populations, promue par Temer et la banque rurale, se poursuit".