Cigarette électronique, la confusion se poursuit

  09 Décembre 2015    Lu: 961
Cigarette électronique, la confusion se poursuit
Une étude de chercheurs de Harvard pointe la présence de particules bizarres, mais sont-elles pour autant dangereuses ?
C’est l’histoire d’un magnifique balancier que celle des effets sur la santé de la cigarette électronique. Un coup c`est bon, un coup ça ne l`est pas, affirment les experts d’un jour, oubliant que sa principale qualité est la réduction des risques, et non pas leur disparition.

Dernière étude en date, celle de chercheurs de l’école de santé publique de l’université de Harvard, aux Etats-Unis : les cigarettes électroniques seraient aromatisées avec certaines substances chimiques dangereuses, dont une serait liée à une maladie pulmonaire grave. En l’occurence du diacétyle, substance liée à une maladie pulmonaire grave, a été ainsi trouvée dans plus de 75% des cigarettes électroniques aromatisées et des recharges testées par ces chercheurs. Ces derniers ont publié leurs résultats dans l’édition de décembre de la revue Environmental Health Perspectives rendue publique ce mercredi. Deux autres substances nocives ont également été détectées dans un grand nombre d’essences aromatiques.

Des milliers de messages de protestation

Pour y arriver, les chercheurs de Harvard ont testé 51 types d’arômes utilisés dans des cigarettes électroniques et les recharges vendues par les principales marques pour détecter la présence de diacétyle, d’acétoïne et de pentanédione. Les tests en laboratoire menés par ces scientifiques, qui ont reproduit les aspirations des vapoteurs pour analyser l’air, ont montré qu’au moins l’une de ces trois substances chimiques était présente dans 47 des 51 arômes contenus dans les cigarettes électroniques testées. Le diacétyle a été décelé au-dessus des limites du laboratoire dans 39 de ces arômes.

Au-delà de ce constat, faut-il en déduire pour autant que leur présence est «cancérigène» ? Pour les fabricants des dites cigarettes, le diacétyle et les deux autres substances chimiques seraient sans risque, vu qu’elles sont «autorisées et jugées sûres dans les produits alimentaires par la réglementation fédérale». En France, en tout cas, les vapoteurs se disent en colère, mais pour une autre raison, à savoir le vote la semaine dernière par les députés d`un article de la loi santé qui assimile la cigarette electronique aux produits du tabac. Des milliers de messages de protestation ont été adressés à Marisol Touraine. «La cigarette électronique risque d’être reléguée au rang des souvenirs. Cet outil de sevrage, dont l’essor a fait décrocher la vente de tabac en 2013, sera demain non pas interdit mais dépossédé des atouts qui en font une arme efficace dans la lutte contre le tabagisme», a argumenté Jacques Le Houezec, pharmacologue et tabacologue.

Un fumeur sur deux

Assimilée en effet aux produits du tabac, la cigarette électronique risque de tomber sous le coup de la directive européenne des produits du tabac dès mai 2016, lorsque son application sera transposée en droit français. Son usage sera donc interdit dans les établissements scolaires, les moyens de transports et sur les lieux de travail. Toute forme de publicité ou de propagande directe et indirecte sera interdite.

De quoi redonner envie de fumer de bonnes vieilles cigarettes, pleines de goudron, dont on est, là, totalement certain des effets délétères. Un fumeur sur deux mourra d`une maladie liée à sa consommation de tabac.

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