France: Macron, le président le plus mal-aimé de la Ve République ?

  14 Août 2017    Lu: 4253
France: Macron, le président le plus mal-aimé de la Ve République ?
La récente altercation De Villiers-Macron avait été fortement médiatisée et avait suscité des sueurs froides lors des différentes objections allant jusqu’à la démission du chef d’état-major le 19 juillet 2017 dernier
Pour le chef d’État français Emmanuel Macron rien ne va plus. Les sondages se suivent et se ressemblent : sa côte de popularité est en chute libre.

La Ve République n’avait pourtant jamais vu une telle décroissance mis à part en 1995 quand Jacques Chirac ne récoltait que quelque maigres 39 % de bonnes opinions pour son action à l'Elysée.

Cet été, et seulement trois mois après son arrivée à la tête du pays, le président français a donc vu sa notoriété chuter d’une dizaine de points.

Les chiffres tombent comme une sentence : après une baisse spectaculaire en juillet, la popularité du président subit une nouvelle érosion (-7). D'après le baromètre YouGov du mois d'août réalisé pour le HuffPost et CNews, la cote de popularité de Macron est passé de 43% d'opinions favorables à son action à 36 % en un mois.

Côte de popularité, côte de confiance, quelque soit l’indicateur utilisé par les Instituts, le résultat reste le même : Emmanuel Macron décline. Il est même doublé par son Premier ministre Édouard Philippe (- 2) qui le devance d'un point avec 37 % d'avis favorables, d’après la même enquête.

Il accuse ainsi une chute de popularité quasi inédite sous la Ve République comparé à ses prédécesseurs qui se trouvaient à 56% pour François Hollande en juillet 2012 et à 66% pour Nicolas Sarkozy en juillet 2007.

« Pour Emmanuel Macron, l'entrée dans l’atmosphère est brutale », observait Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion de l'Ifop, fin juillet dans le Journal Du Dimanche (JDD). « Il subit le contrecoup de griefs divers, provenant de secteurs différents de la société », dit-il.

Le locataire de l’Elysée paie en effet, le prix d’un été difficile avec une succession de polémiques qui ont marqué le début de son quinquennat, provoquées notamment par la baisse des budgets ministériels pour cadrer le déficit français et particulièrement celui de la Défense ayant conduit au départ du Chef d’état-major des armées, insatisfait de la politique exécutive.

La récente altercation De Villiers-Macron avait été fortement médiatisée et avait suscité des sueurs froides lors des différentes objections allant jusqu’à la démission du chef d’état-major le 19 juillet 2017 dernier.

Pour Mohamed Badine El Yattioui, docteur en Science Politique et Professeur de Relations Internationales et Science Politique à la UDLAP au Mexique, «le conflit entre Macron et le général de Villiers a été particulièrement mal perçu par les Français jugeant l'attitude du président de la République abusive et non adaptée (le président a « recadré » publiquement le général, ndlr) ».

Outre ce conflit, « la brutalité de la réforme par ordonnance du code du travail en plein été, a également eu des répercussions sur sa côte de popularité, déjà en baisse », note le professeur.

Enfin, d’autres "affaires" ont contribué à sa perte de notoriété, notamment les différentes défections du gouvernement, ajoute-t-il.

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