Burkina Faso : 17 morts dans une "attaque terroriste"

  14 Août 2017    Lu: 1298
Burkina Faso : 17 morts dans une "attaque terroriste"
Plusieurs hommes ont ouvert le feu sur les clients de la terrasse d'un café de la capitale fréquenté par des expatriés. Des otages seraient toujours retenus aux deux étages de l'établissement.

Une "attaque terroriste" a été menée dimanche soir contre un café-restaurant à Ouagadougou, faisant au moins 17 morts et une dizaine de blessés, a annoncé le gouvernement burkinabè.

17 morts, des blessés et des otages. Les forces spéciales ont lancé l'assaut contre les assaillants retranchés. "Aux environs de 21 heures, une attaque terroriste a touché le restaurant Istanbul sur l'avenue Kwame Nkrumah à Ouagadougou", a déclaré le gouvernement dans un communiqué. "Cette attaque a fait pour l'instant 17 victimes, dont les nationalités restent à préciser, et huit blessés", indique le communiqué. Selon un officier de l'armée s'exprimant sous couvert d'anonymat, "il y a des otages retenus au premier et au deuxième étages du bâtiment de deux étages" qui abrite le café-restaurant se trouvant au rez-de-chaussée.

Les assaillants, dont le nombre n'est pas connu, "sont confinés dans un étage de l'immeuble qu'ils ont attaqué", a déclaré le ministre burkinabè de la communication Remis Dandjinou à la télévision nationale. "Les forces de défense et de sécurité et l'unité d'élite de la gendarmerie sont en opération", a-t-il dit. Vers trois heures locales (cinq heures à Paris), les tirs ont cessé, a constaté un journaliste de l'AFP.

Un café fréquenté par des expatriés. "Trois hommes sont arrivés à bord d'un véhicule 4x4 vers 21h30, sont descendus du véhicule et ont ouvert le feu sur les clients assis sur la terrasse" de ce café fréquenté par une clientèle expatriée, a indiqué un serveur s'exprimant sous couvert d'anonymat. Sur une vidéo diffusée sur Twitter, on voit des gens s'enfuir en courant et en criant. Puis dans une séquence suivante, on entend des tirs nourris. La police a évacué les civils avant l'arrivée de l'armée et de la gendarmerie qui ont tout de suite lancé l'assaut.

Des hôpitaux débordés. "Actuellement nous sommes débordés", a confié un chirurgien sous couvert d'anonymat. "Nous avons reçu une dizaine de blessés, dont trois qui sont décédés. La situation des autres blessés est très critique. Trois sont pris en charge actuellement en bloc opératoire". "Nous avons évacué onze personnes mais un [homme] est décédé dès notre arrivée à l'hôpital. Il s'agit d'un Turc. Une dame a également succombé à ses blessures à l'hôpital", a déclaré un ambulancier.

Un mode opératoire déjà vu. Le mode opératoire de cet attentat est similaire à celui du 15 janvier 2016. Un commando avait attaqué le café Cappuccino et plusieurs autres établissements, l'hôtel Splendid, l'hôtel Yibi et le Taxi-Brousse, situés sur l'avenue Kwame N'Krumah, comme le restaurant Istanbul.

Un pays particulièrement touché par le terrorisme. Frontalier du Mali et du Niger, le Burkina Faso est le théâtre d'attaques djihadistes régulières depuis 2015. Plusieurs enlèvements ont aussi été perpétrés, de Burkinabè comme d'étrangers. Un Australien et un Roumain, enlevés en 2015, sont toujours captifs de groupes islamistes liés à Al-Qaida. Le Burkina Faso, petit état sahélien d'Afrique de l'Ouest, pauvre et enclavé, a réaffirmé le 18 juillet la nécessité de "lutter contre le terrorisme" avec son voisin la Côte d'Ivoire, également touchée par un attentat djihadiste en 2016.

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