En Thaïlande, deux anciens Premiers ministres échappent à la prison

  02 Août 2017    Lu: 917
En Thaïlande, deux anciens Premiers ministres échappent à la prison
Bangkok - Deux anciens Premiers ministres, qui risquaient dix ans de prison ferme, ont été acquittés mercredi en Thaïlande d'accusations de négligence lors de la répression meurtrière de manifestations en 2008.
"Les manifestants avaient entouré le parlement et menaçaient de le prendre d'assaut, ce n'était donc pas une manifestation pacifique. Les autorités ont dû utiliser la force pour faire place nette", a conclu la cour suprême.

Somchai Wongsawat et Chavalit Yongchaiyudh, alors respectivement Premier ministre et vice-Premier ministre (Chavalit avait été Premier ministre dans les années 1990), étaient légalement responsables de l'ordre de l'assaut policier.

Lors de ces manifestations, des heurts entre la police et les manifestants avaient fait deux morts et près de 500 blessés. Les manifestants étaient des partisans des Chemises jaunes, conservateurs ultra-monarchistes cherchant à chasser du pouvoir le parti de Thaksin Shinawatra, soutenu par les Chemises rouges.

"Meurtriers!", ont crié mercredi un petit groupe de partisans des Chemises jaunes à l'adresse des acquittés, lors de leur sortie de la Cour Suprême, a constaté une journaliste de l'AFP.


"J'aurais aimé les voir punis pour ce qu'ils ont fait", explique parmi eux Tee Sae Tiew, 73 ans, qui a perdu une jambe lors des affrontements de 2008.

Peu de temps après ces manifestations, l'ex-Premier ministre Thaksin, en exil depuis un coup d'Etat contre lui en 2006 et bête noire des ultra-royalistes, avait été condamné à deux ans de prison pour corruption.

Le parti de Somchai, beau-frère de Thaksin, avait été dissous dans la foulée et le Premier ministre Somchai contraint à la démission.

Ce verdict était très attendu en Thaïlande, à quelques semaines de celui de l'ex-Première ministre Yingluck Shinawatra, soeur de Thaksin, dont le gouvernement a été renversé en 2014 par une armée ultra-royaliste.

Son procès pour négligence avait été ouvert après le coup d'Etat militaire de mai 2014, tout comme celui de Somchai et Chavalit, suscitant des accusations de procès politiques, téléguidés par les militaires pour éradiquer l'influence politique du clan Shinawatra.

Yingluck Shinawatra risque elle aussi dix ans de prison. Le verdict sera rendu le 24 août.


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