Volkswagen a emprunté des fonds européens pour développer le moteur en cause

  02 Août 2017    Lu: 796
Volkswagen a emprunté des fonds européens pour développer le moteur en cause
Une enquête entamée en novembre 2015 par l'Office anti-fraude de l'Union européenne (Olaf), dont les conclusions ont été publiées fin juillet, révèle que Volkswagen a bénéficié d'un prêt de 400 millions d'euros de la Banque européenne d'Investissements (BEI) pour développer le moteur EA 189, mis en cause dans le vaste scandale des moteurs truqués, rapportent plusieurs médias lundi.

La BEI a accordé le prêt au groupe automobile en 2009. Il était destiné, relève Le Monde, "à développer un moteur diesel conforme aux règles antipollution de plus en plus contraignantes imposées à l'époque".

Avant d'octroyer le prêt, la banque avait obtenu des garanties: un courriel du constructeur l'assurait que le projet EA 189 cadrait avec le souci de VW de "poursuivre la réduction des émissions polluantes et de la consommation" de ses 12 marques. Selon Politico, le constructeur avait rassuré son bailleur en 2011 en évoquant des réductions de 90% des émissions de particules, de 30% des oxydes d'azote et de 20% de CO2.

A l'époque, comme l'ont révélé les investigations, le groupe VW installait des systèmes minimisant les niveaux réels de gaz nocifs et permettant de déjouer les tests antipollution. Fin 2011, le constructeur a reconnu avoir équipé 11 millions de voitures de logiciels truqueurs.

L'Olaf a transmis ses conclusions au parquet de Brunswick (Basse-Saxe, Allemagne) qui mène des investigations criminelles sur l'affaire, ainsi qu'à la BEI qui entend, selon Le Monde, examiner "quelles actions précises" elle pourrait entreprendre.

L'enquête n'a pas pu démontrer que le prêt - remboursé par le groupe en 2014 - a spécifiquement été utilisé pour développer les logiciels truqueurs.

La BEI a suspendu ses prêts au groupe VW début 2016, "dans l'attente des résultats (de l'enquête, NDLR) et d'éventuelles sanctions". Selon le quotidien allemand qui avait révélé le scandale, le Süddeutsche Zeitung, le constructeur aurait perçu 4,6 milliards d'euros de crédits européens depuis 1990.

Mercredi/demain, le gouvernement allemand organise un sommet de crise sur les voitures diesel. Il réunira les pouvoirs publics, les constructeurs allemands, les fédérations patronales et les syndicats. Ce "forum national" intervient alors que les interdictions de circulation pour les véhicules diesel qui se multiplient à l'étranger menacent les villes allemandes.

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