Plus de 20 000 ha de forêts vierges de hêtres roumaines ont intégré, le 7 juillet, la liste du patrimoine mondial de l'humanité. Une reconnaissance symbolique qui peut marquer un tournant.

La Roumanie compte la plus grande surface de forêts vierges (ou primaires) de l'Union européenne. Ces forêts sont en grande partie formées de sapins, d'épicéas et de hêtres. Le hêtre centenaire roumain vient tout juste de se voir consacré par l'Unesco : environ 24 000 ha de forêts de hêtres des Carpates roumaines ont intégré la liste du Patrimoine mondial de l'humanité.

« La reconnaissance de ces forêts et de leur valeur exceptionnelle est un événement historique pour la sylviculture roumaine. Le statut Unesco va contribuer à renforcer leur protection », a déclaré Radu Vlad, manager de projet chez WWF.

La Roumanie possède la plus importante surface de forêts de hêtres d'Europe avec environ 2 millions d'hectares de hêtraies, soit 30 % des surfaces boisées du pays. Inscrites à ses côtés au patrimoine mondial de l'humanité, d'autres forêts de hêtres du continent : en Albanie, Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Croatie, Espagne, Italie, Pologne, Slovaquie, Slovénie et Ukraine.

Mais les forêts roumaines sont aussi exposées à de fortes pressions de la part d'une industrie du bois aux pratiques souvent mafieuses. Ainsi, les coupes illégales ont entraîné la disparition de centaines de milliers d'hectares de forêts ces dernières années, selon les rapports des ONG de protection de l'environnement. Les coupes rases sont monnaie courante et les hêtraies n'ont pas été épargnées.

Pourtant, des motifs d'espoir existent. L'environnement et la déforestation sont devenus de véritables enjeux de société, à même de mobiliser la société civile roumaine. De plus, le nombre d'amendes distribuées pour coupes illégales est en augmentation. Autre motif de satisfaction : plusieurs chaînes de magasins ont récemment annoncé ne plus vouloir travailler avec le numéro un du bois en Roumanie, l'autrichien Schweighofer, accusé de déboisement illégal. La reconnaissance par l'Unesco du caractère exceptionnel d'une partie du patrimoine forestier roumain est, là aussi, un pas de plus dans la bonne direction.

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