Le président sud-coréen Moon à Washington sur fond de menaces nord-coréennes

  26 Juin 2017    Lu: 467
Le président sud-coréen Moon à Washington sur fond de menaces nord-coréennes
Le nouveau président sud-coréen, favorable au dialogue avec le Nord, se rend à Washington cette semaine pour discuter avec son homologue américain plus belliciste, avec pour toile de fond l'accélération par Pyongyang de ses programmes balistiques au mépris des sanctions.

En campagne électorale, Moon Jae-In, issu du centre-gauche, s'était dit disposé à aller à Pyongyang avant Washington, mais les Etats-Unis sont finalement sa première étape à l'étranger depuis sa prestation de serment le mois dernier.

Washington garantit la sécurité de la Corée du Sud. Quelque 28.000 soldats américains y sont déployés face à une Corée du Nord qui multiple les essais de missiles dans sa quête pour mettre au point un engin balistique intercontinental susceptible de porter le feu nucléaire sur le continent américain. Depuis l'entrée en fonctions de M. Moon, le Nord a testé pas moins de cinq missiles.

Aux yeux du chef du Pentagone Jim Mattis, le Nord est "la menace la plus urgente et la plus dangereuse". Et Donald Trump a fait de l'arrêt des programmes nord-coréens l'une de ses priorités.

Des questions se posent sur le déroulement du premier tête à tête entre un président plutôt de gauche et le milliardaire américain, qui milite pour un durcissement des sanctions et dont le gouvernement a dit que l'option militaire était sur la table. Ce qui mettrait Séoul en première ligne.

D'après les analystes, il est peu vraisemblable que cette première rencontre fasse des remous. Il s'agit de prendre la mesure de l'autre plutôt que d'étaler des divergences irréconciliables, jugent-ils.

- 'Pas besoin d'un désastre' -

La politique de Donald Trump -"pressions maximales et engagement"- permettrait de trouver des "dénominateurs communs" avec M. Moon, qui n'a jamais nié le besoin de sanctions tout en recherchant le dialogue, explique John Delury, professeur à l'Université de Yonsei.

"On peut éviter une collision frontale sur la politique envers la Corée du Nord", assure-t-il à l'AFP.

Le bouclier anti-missile américain devrait aussi figurer en bonne place des discussions.

Des éléments du système Thaad (Terminal High Altitude Area Defense) ont déjà été installés en Corée du Sud mais Séoul a gelé la poursuite du déploiement après une virulente campagne de la Chine qui a alterné représailles économiques et protestations diplomatiques.

Officiellement, ce gel s'explique par la nécessité d'une nouvelle enquête exhaustive sur l'impact environnemental du bouclier. Mais cette décision, qui enfonce un coin dans la politique de sécurité régionale de Washington, est d'après les analystes une façon pour M. Moon de jouer la montre et se sortir de l'imbroglio diplomatique reçu en héritage de l'ex-chef de l'Etat conservatrice destituée, Park Geun-Hye.

Outre ses commentaires de campagne, M. Moon en a agacé plus d'un en écrivant dans un récent livre que Séoul devait apprendre à dire "non" à Washington.

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