Chacun des deux sites doit accueillir 200 volontaires. Seulement, à ce jour, « moins de 200 volontaires » sont inscrits pour ce test sur les 400 attendus, révèle à l’agence Anadolu une source au ministère de la Santé publique, qui souhaite garder l’anonymat.
La source ajoute que les gens sont hésitants à cause de diverses campagnes lancée contre cet essai, notant qu`il s`agit, pourtant d`un produit développé par le célébre laboratoire "GlaxoSmithKline", ajoutant que ce produit, le "ChAd3-EBO-Z", avant d`être commercialisé, doit, comme tout vaccin, passer par une phase de test auprès de sujets bénévoles.
En effet, depuis quelques jours, certains camerounais reçoivent des messages téléphoniques courts, plus connus sous l’appellation SMS, leur demandant de ne pas se porter volontaire aux essais cliniques du vaccin contre la fièvre hémorragique Ebola. Des groupes se créent aussi
Sur les réseaux sociaux, à l’exemple du mouvement « Non à l’imposture d’Ebola au Cameroun », qui demande aux gens de ne pas se faire injecter cet essai vaccinal car selon le promoteur de ce mouvement, il s’agit d’ « injecter Ebola dans le sang pour voir si le vaccin va soigner ». Le promoteur de ce mouvement qui se fait appeler Narcisse Roger Onya ajoute : « On n`est pas sûr que si on t`injecte, tu ne vas pas mourir et en plus contaminer tous les gens autour de toi ».
Une pétition dénommée : « Non à l’essai du vaccin du virus Ebola sur le peuple camerounais » a aussi été lancée. Sur la page de la pétition, Bertrand Mvogo, l’initiateur, explique : « nous sommes considérés comme des cobayes. Signons massivement cette pétition pour dire non à cette prise de décision du ministre de la Santé qui n`a pas consulté et obtenu l`aval du parlement camerounais ».
Les signataires de la pétition donnent diverses explications pour justifier leur acte. On peut par exemple lire : « Nous ne sommes pas des cobayes! », « halte aux firmes pharmaceutiques qui profitent de la misère des autres. Ebola n’a pas eu des victimes au Cameroun alors de grâce!!! Ne le faites pas entrer par des moyens subtils », ou encore « Si aucun cas d`Ebola n`a été relevé au Cameroun. Pourquoi soumettre cet essai aux nôtres ? Quand on sait que certains étrangers ayant contracté ce virus ont été soigné. Le traitement existe donc quelque part que le gouvernement essaye de s`en procurer ».
Jointe par téléphone pour répondre aux interrogations sus citées, la cellule de la Communication du ministère de la Santé publique n’a pas souhaité s’exprimer. Toutefois, au cours d’une conférence de presse donnée il y a quelques jours à Yaoundé, André Mama Fouda avait indiqué que cet essai vaccinal dénommé « ChAd3-EBO-Z » est produit par les laboratoires GlaxoSmithKline.
Le ministre de la Santé publique avait également rassuré la population en affirmant que cet essai avait déjà été "testé avec succès au Mali sous la supervision de l’Organisation mondiale de la Santé, et par précaution vaut mieux faire le même test au Cameroun". Ce premier essai avait été fait sur des singes et sur des hommes, « sans produire d’effets secondaires notables », avait-t-il assuré.
La fièvre hémorragique Ebola a tué plus de 11.000 personnes l’année dernière en Afrique de l’Ouest.
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