Décès du milliardaire saoudien et marchand d'armes Adnan Khashoggi

  07 Juin 2017    Lu: 734
Décès du milliardaire saoudien et marchand d'armes Adnan Khashoggi
Le milliardaire saoudien et marchand d'armes Adnan Khashoggi, réputé pour son style de vie flamboyant, est décédé mardi à Londres à l'âge de 82 ans, après une fin de carrière marquée par les scandales.

Le milliardaire, qui souffrait de la maladie de Parkinson, est mort entouré de ses enfants, a annoncé sa famille dans un communiqué.

Autrefois à la tête d'une fortune estimée à 2,4 milliards de livres (2,7 milliards d'euros), il avait été contraint au début des années 1980, après des déboires financiers, de vendre son avion privé, un DC9, et son yacht Nabila, deux symboles de son train de vie fastueux.

Pendant des années, il est l'intermédiaire de lucratifs contrats d'armes.

Familier des "coups" financiers, il mène grand train et hérite du surnom de "Gatsby saoudien". Il organise des fêtes grandioses avec la jet set sur son yacht, dans ses villas et appartements de Marbella, Cannes, Monte Carlo, Rome, Madrid, Manhattan ou Paris.

A sa première épouse Sorayan, il offre une rivière de rubis, à sa seconde, Lamia, un collier d'émeraudes.

Le magazine Gentleman's Journal raconte qu'il s'était vu offrir par son frère, pour son 50e anniversaire, un lionceau, pendant que la chanteuse Shirley Bassey lui chantait "joyeux anniversaire".

Personnage charmeur et sans scrupules, Khashoggi dépense pendant la décennie des années 1970 quelque 250.000 dollars par jour, selon les estimations.

Fils d'un médecin de la cour saoudienne, il est envoyé faire ses études en Californie, et empoche sa première commission en vendant des camions Kenwood à un client saoudien.

Il gagne la confiance de la famille royale saoudienne qui l'oriente vers le commerce, plus fructueux, des armes.

- Rattrapé par les enquêtes -

A la fin des années 1970, il est rattrapé par la baisse relative des revenus pétroliers et la chute du dollar, et surtout est mis en cause dans diverses enquêtes américaines visant des pots de vin versés par les firmes Lockheed et Northrop à des personnalités étrangères.

Les affaires s'accumulent dans les années 1980 et ses créanciers se font de plus en plus pressants.

Adnan Khashoggi est entendu par le Congrès américain au sujet de l'Irangate, des ventes secrètes d'armes américaines à Téhéran pour obtenir des fonds afin de faire libérer des otages américains au Liban et aider financièrement les Contras nicaraguayens.

Au milieu des années 1990, il est mis en cause dans un scandale financier en Thaïlande, soupçonné d'un détournement de fonds de 66 millions d'euros qui a failli couler la Banque de Commerce de Bangkok.

Un an plus tard, il est poursuivi en justice par le casino de l'hôtel Ritz à Londres pour une dette de jeu de 8 millions de livres. L'affaire s'est soldée par un accord dont les termes n'ont pas été révélés.

Entre janvier et avril 1986, Adnan Khashoggi, avait joué un total de 10 millions de livres de l'époque. Mais la chance l'avait vite abandonné et il avait dû signer au total seize chèques de 200.000 livres chacun sur une banque suisse, qui en avait par la suite refusé l'encaissement, pour insolvabilité.

Il a par ailleurs été condamné en mars 1997 par le tribunal correctionnel de Paris à payer près de 9 millions de francs aux douanes pour avoir importé en 1986, dans son avion privé, 37 tableaux sans les déclarer.

M. Khashoggi était l'oncle du défunt Dodi Al-Fayed, le dernier compagnon de la princesse Diana. Sa soeur Samira avait épousé le patron de Harrods et père de Dodi, Mohamed Al-Fayed.

Sa famille a rendu hommage à un "pionnier" et à la "curiosité innée pour les autres" d'un homme qui "a célébré la vie".

"Il a combiné perspicacité commerciale et loyauté à toute épreuve pour son pays, le royaume d'Arabie saoudite. Son travail a toujours bénéficié aux intérêts de son pays", a souligné sa famille dans un communiqué.

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