Le vice-président a accusé le maire de la capitale d’avoir accordé des logements à bas prix à certains des employés de la mairie et à des membres du conseil municipal de Téhéran, et d’avoir étouffé une demande d’enquête parlementaire. Mohammad Bagher Ghalibaf a répliqué en accusant Hassan Rohani d’utiliser personnellement « des rentes ». « En 1991, vous avez acheté 800 m² de terrain, au prix de 3 000 tomans le mètre carré [bien inférieur au prix du marché à l’époque, même dans les quartiers les moins chers] », a-t-il lancé avant d’attaquer Eshagh Jahangiri avec les mêmes accusations, montrant face à la caméra deux documents présentés comme « les actes de propriété » des deux terrains en question.
« Représentant des sans-voix »
Ebrahim Raisi, lui, est allé encore plus loin et a sorti l’« arme » tant attendue par les adversaires du président Rohani. « Certains membres proches de votre famille sont mouillés dans des affaires [de corruption] allant jusqu’aux millions. Votre vice-président et le procureur général vous ont présenté des preuves (…). Si j’avais été à votre place, j’aurais dit : “Poursuivez-le en justice”. Mais vous avez émis des doutes et demandé qu’aucune poursuite ne soit engagée », a-t-il soutenu, en faisant allusion au frère de Hassan Rohani, Hossein Fereydoun, accusé par des médias conservateurs de corruption.
Ebrahim Raisi n’a pas non plus oublié de s’attirer les faveurs de sa principale base électorale, à savoir les couches défavorisées. « Je suis le représentant des ouvriers, des mères de famille sans époux, des sans-voix. Tout gouvernement doit protéger les pauvres », a-t-il soutenu. Malgré le succès obtenu avec l’accord nucléaire en juillet 2015, qui a permis une levée partielle des sanctions qui frappaient l’Iran, le président Rohani a en effet du mal à convaincre, notamment en raison du chômage élevé et de la reprise lente de l’économie.
Son vice-président, qui devrait normalement se retirer de la course deux jours avant le vote, a promis de créer 960 000 d’emplois jusqu’à la fin de l’année iranienne en cours, en mars 2018. Eshagh Jahangiri a même brandi la menace d’une guerre dans la région, renforcée selon lui par l’arrivée au pouvoir « des va-t-en-guerre », une allusion au président américain, Donald Trump, plus ferme à l’égard de l’Iran que son prédécesseur, Barack Obama.
Le Monde
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