Iran: virulente attaque du président Rohani contre les conservateurs
"Votre logique est une logique d'interdiction et vous n'avez rien d'autres à offrir", a lancé M. Rohani en faisant allusion aux candidats conservateurs sans les nommer directement. "Je suis candidat pour dire aux partisans de la violence et aux extrémistes que leur époque est révolue", a-t-il ajouté.
Lors de la présidentielle de 2013, qu'il avait remportée, "le peuple iranien a dit qu'il avait choisi le chemin de la liberté" et "il va dire une nouvelle fois qu'il ne veut pas de ceux qui n'ont pratiqué que les exécutions et l'emprisonnement durant 38 ans", a dit M. Rohani en référence à l'année de la création de la révolution islamique en 1979.
Il a mis en garde les électeurs qui prévoient de s'abstenir le 19 mai, affirmant que les conservateurs allaient "construire des murs sur les trottoirs". "Vous ne les connaissez pas, moi si: un jour, ils ont décidé (...) de construire des murs sur les trottoirs de Téhéran pour séparer les hommes et les femmes", a-t-il affirmé, bien qu'aucun responsable n'ait jamais évoqué jusque-là une telle séparation.
"Cette accusation ridicule et répétitive ne trompe personne. En revanche le mur économique entre un gouvernement de marchands et les assiettes vides des gens est parfaitement ressenti", a immédiatement répondu un chef conservateur Alireza Zakani dans un tweet.
Six candidats sont en lice pour la présidentielle: trois du côté réformateur et modéré, M. Rohani, son 1er vice-président Es-Hagh Jahanguiri et Mostafa Hachemitaba, et trois du côté conservateur, l'actuel maire de Téhéran, Mohammad Bagher Ghalibaf, le religieux Ebrahim Raissi et Mostafa Mirsalim.
Alors que les conservateurs mettent l'accent sur la situation économique, notamment l'aide aux plus pauvres et la création d'emplois, Rohani et les autres candidats réformateurs insistent sur les libertés politiques, sociales et culturelles et le refus de l'isolement de l'Iran sur la scène internationale.
Ses attaques visent spécifiquement le maire de Téhéran Mohammad Bagher Ghalibaf, ancien chef militaire et responsable de la police nationale, et Ebrahim Raissi, qui a servi pendant plus de vingt ans au sein de l'Autorité judiciaire, en y occupant de hautes fonctions.
Hassan Rohani est lui-même un pur produit du régime islamique au sein duquel il a occupé plusieurs postes de responsabilité.