L'affaire a pour origine une plainte déposée en Espagne par le fonds d'investissement brésilien DIS, propriétaire d'une partie des droits de Neymar et qui s'estimait lésé par ce transfert. Selon ce fonds, Neymar, ses proches, Santos et le Barça s'étaient arrangés en secret pour garantir le transfert de l'attaquant au club catalan et avaient en réalité accordé un montant supérieur à celui officiellement annoncé.
Des millions en jeu
DIS avait reçu 40% des fonds versés officiellement à Santos pour ce transfert chiffré à 17 millions d'euros, soit 6,8 millions d'euros. Mais le juge espagnol a estimé à 25 millions d'euros le montant réel du versement, et donc un manque à gagner pour DIS de l'ordre de 3,5 millions d'euros. Pour garantir son remboursement en cas de condamnation, il a donc aussi décidé que les accusés devront verser au total une caution de ce montant.
Le communiqué de l'Audience nationale précise que le juge n'a pas repris à son compte les calculs de DIS, largement supérieurs aux siens, et qui tiennent compte d'autres contrats. Le Barça avait officiellement chiffré le transfert du joueur en provenance de Santos à 57,1 millions d'euros au total: 40 millions pour la famille de Neymar, 17,1 pour Santos. La seule somme prise en compte par le juge est celle qui concerne Santos.
Violation du libre marché
Ce renvoi ne peut être contesté et les accusés disposent désormais de dix jours pour présenter leurs observations écrites. Neymar, 25 ans, a toujours assuré être parti en Espagne uniquement «pour jouer au football», en ayant «une confiance absolue et aveugle en son père», son agent exclusif, ignorant le détail des contrats.
Fin avril, l'Audience nationale avait rejeté un ultime recours de M. Bartomeu, comme auparavant ceux de Neymar, du Barça, de Santos et de l'entreprise N&N créée par les parents de Neymar. Pour l'Audience nationale, les accords signés en 2011 entre le Barça et Santos pour le transfert n'ont pas respecté le «libre marché des transferts de footballeurs».
Deux contrats
Le club catalan avait signé deux contrats avec Neymar et l'entreprise de ses parents, N&N, pour s'assurer son transfert à l'expiration de celui qui le liait jusqu'en 2014 avec Santos. Pour les magistrats, ces contrats ont empêché d'autres clubs de présenter une offre, violant les règles du libre marché.
Ils considèrent aussi que l'intervention de Josep Maria Bartomeu est «claire» puisqu'il était alors vice-président du club «avec une responsabilité exécutive en matière sportive, comme le président» Sandro Rosell, auquel il a succédé en 2014. Les deux dirigeants pourraient avoir commis un délit car ils ont décidé de signer ces contrats «sans en informer la direction (du Barça), ni Santos, ni DIS», selon la justice.
Le parquet espagnol, qui a requis deux ans de prison pour Neymar pour «corruption en affaires», avait pour sa part demandé le classement de l'affaire pour M. Bartomeu, pour qui DIS réclame cinq ans d'emprisonnement. En Espagne, les réquisitions du parquet sont rendues avant le renvoi devant un tribunal.
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