"Aujourd'hui, 30% de nos jeunes sont sans emploi et le chômage dépasse les 12%. Est-ce que cette situation doit continuer? Doit-on tout attendre des étrangers pour régler nos problèmes?", a lancé M. Raissi lors de son premier grand meeting. "Nous pouvons régler les problèmes avec une gestion ferme et révolutionnaire", a-t-il ajouté devant ses partisans scandant "Raissi, on t'aime".
"Nous faisons face à une situation inacceptable à cause d'une gestion faible (...) On ne peut pas régler les problèmes du pays avec des mots", a-t-il lancé à l'adresse du gouvernement du président modéré Hassan Rohani, qui remet son mandat en jeu le 19 mai.
M. Raissi, qui a passé plus de vingt ans au sein du pouvoir judiciaire, est avec le maire de Téhéran, Mohammad Bagher Ghalibaf, l'un des deux principaux candidats conservateurs opposés à M. Rohani et à son 1er vice-président réformateur Es-Hagh Jahanguiri. "Il est le plus compétent parce qu'il est croyant, sain, engagé, révolutionnaire et pense au peuple", a déclaré à l'AFP Seraj, un retraité de 50 ans venu au meeting.
"La priorité est l'économie, le renforcement de la production nationale et le règlement du chômage", a-t-il ajouté en accusant "le gouvernement Rohani d'être trop passif et composé de vieux". "Mais nous remercions M. Rohani parce que ses quatre ans de présidence ont montré le vrai visage des Etats-Unis et le fait qu'on ne pouvait pas leur faire confiance", selon lui.
Les conservateurs accusent M. Rohani, qui a conclu un accord nucléaire avec les grandes puissances, d'avoir été dupé par les Occidentaux, en particulier les Etats-Unis qui ont maintenu une partie des sanctions contre l'Iran, empêchant de fait une normalisation complète de ses relations économiques avec le monde extérieur.
Développant ses objectifs, M. Raissi a affirmé qu'il fallait construire "un million de logement" et créer "un million d'emplois" par an. Il a été longuement applaudi lorsqu'il a accusé le gouvernement Rohani d'avoir ralenti les projets de construction de logements sociaux. Il a enfin affirmé qu'il allait multiplier par trois l'aide directe aux plus pauvres, actuellement de 15 dollars par personne. Cette mesure devrait concerner 20 à 30 millions des 80 millions d'Iraniens.
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