Les sympathisants de droite manifestent quotidiennement à Skopje depuis les élections législatives anticipées de décembre qui n'ont pas permis de sortir le pays de la crise politique dans laquelle il est plongé depuis deux ans. Les manifestants refusent la formation d'un gouvernement de coalition entre les sociaux-démocrates de Zoran Zaev et les représentants de la minorité albanaise qui porterait, selon eux, atteinte à l'unité nationale de la Macédoine.
Ils rejettent notamment la demande d'octroi à l'albanais du statut de langue officielle sur l'ensemble du territoire. L'Union européenne et les Etats-Unis ont appelé en vain le président de droite, Gjorge Ivanov, à revenir sur son refus de laisser le leader des sociaux-démocrates (SDSM), Zoran Zaev, former avec les partis albanais un gouvernement de coalition qui disposerait d'une majorité au Parlement (67 députés sur 120). Les Albanais représentent 20 à 25% de la population de ce pays de 2,1 millions d'habitants. C'est la tentative de cette coalition autour de Zoran Zaev de faire élire un président du parlement, l'Albanais Talat Xhaferi, qui a provoqué la colère des manifestants.
Nikola Gruevski a, pour sa part, lancé un appel au calme. La Macédoine est depuis deux ans dans une impasse politique, née de la publication d'écoutes illégales révélant des faits de corruption impliquant les plus hautes sphères du pouvoir. Les sociaux-démocrates accusent le patron de la droite, Nikola Gruevski, alors Premier ministre, d'être l'ordonnateur de ces écoutes illégales de milliers d'opposants, de personnalités religieuses, médiatiques ou de la société civile.
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