En juin dernier, le Congrès avait adopté une loi mettant fin à cette collecte et introduisant un nouveau système qui permet à l`agence de renseignement de continuer à accéder si nécessaire aux données des appels des Américains, avec un contrôle juridique renforcé.
Si elle ne dispose plus elle-même des données, la NSA peut toutefois les exiger auprès des compagnies téléphoniques.
«Ce n`est pas la fin du monde» pour la NSA, a souligné auprès de l`AFP Stewart Baker, un avocat spécialiste des problèmes de cybersécurité et surveillance électronique, qui a beaucoup bataillé sur le web contre Edward Snowden et pour la NSA.
La NSA pourra toujours avoir accès aux données concernant les appels téléphoniques d`un suspect et les correspondants de ce suspect. Mais ces recherches seront moins «efficaces» et «prendront plus de temps», affirme-t-il.
Au lieu de piocher dans une seule base de données, la NSA devra «passer d`une base de données à l`autre», en fonction des compagnies téléphoniques.
De fait, rares sont ceux qui aujourd`hui déplorent la fin de ce programme, devenu l`un des symboles des pouvoirs excessifs de la NSA alors que celle-ci n`a jamais réussi à convaincre de son efficacité.
Après les attentats de Paris, le sénateur républicain Tom Cotton, soutenu notamment par le candidat républicain à la Maison Blanche Marco Rubio, a tenté sans succès au dernier moment de remettre en cause la loi votée en juin.
Mais la tentative a échoué. «Nous sommes fiers d`avoir joué un rôle» dans le nouveau système mis en place, ont souligné lundi dans un communiqué commun quatre représentants républicains et démocrates qui ont participé à l`élaboration de la réforme, dont le co-auteur républicain de la réforme, Jim Sensenbrenner.
La réforme «améliore la protection des libertés civiles (...) et procure aux agences de sécurité nationale des outils ciblés pour protéger l`Amérique», ont-ils souligné.
«Loin d`être terminé»
Pour les organisations de défense des droits civiques, la bataille contre l`intrusion des services de sécurité dans la vie des gens n`est toutefois pas terminée.
«Le travail est vraiment loin d`être terminé si nous voulons vraiment être sûrs que nos données ne sont pas collectées en violation de la Constitution», a déclaré à l`AFP Neema Singh Guliani, de l`ACLU (Association américaine de défense des libertés civiles).
Les associations auront notamment dans le collimateur l`autre grand programme controversé de la NSA dénoncé par Snowden, Prism: des interceptions de communications réalisées auprès de géants américains comme Microsoft, Yahoo, Google ou Facebook.
Ce programme s`appuie sur une loi qui arrive à expiration en 2017.
«C`est l`un des principaux supports pour la surveillance de masse des communications électroniques», souligne l`Electronic frontier foundation, une puissante association californienne de défense des droits des internautes.
Même si la suppression de la collecte des métadonnées est une forme de reconnaissance du bien-fondé du cri d`alarme d`Edward Snowden, celui-ci, réfugié en Russie, n`est pas prêt pour autant d`obtenir clémence dans son pays natal.
Après les attentats de Paris, le directeur de la CIA John Brennan a de nouveau fustigé l`ancien consultant de la NSA.
«Je trouve invraisemblable» de «faire des héros» de gens qui ont «déshonoré leur serment» de protéger leur pays, a-t-il dit.
La Maison Blanche a opposé cet été une fin de non-recevoir à 167.954 pétitionnaires demandant un pardon sans condition pour Edward Snowden, estimant qu`il devait «rentrer aux Etats-Unis pour y être jugé par ses pairs».
Et Hillary Clinton, la candidate démocrate à l`élection présidentielle 2016, ne s`est pas montrée plus encourageante. Il «a volé des informations très importantes qui malheureusement sont tombées entre beaucoup de mauvaises mains», avait-elle déclaré en octobre, estimant que Snowden «devait faire face aux conséquences» de ses actes.
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