"Cela fait quatre ans que les stades sont interdits aux femmes en Iran, cela revient à les exclure de la société. Il faut que la communauté internationale se mobilise pour rétablir ce droit", a déclaré cette militante des droits des femmes, exilée en Belgique depuis 2000, vêtue d'un tee-shirt "Let Iranian women enter their stadiums" (Laissez les femmes iraniennes entrer dans leurs stades).
Devant la Tour Eiffel, cette femme de 42 ans, accompagnée d'une dizaine de militantes de la Ligue du droit international des femmes et de la Coordination française pour le lobby européen des femmes, a déployé une banderole indiquant "JO Paris 2024 contre l'apartheid sexuel - Boycot Arabie Saoudite et Iran".
"Nous voulons dire au comité olympique et aux instances sportives internationales qu'ils doivent mettre fin à la discrimination et à la ségrégation que subissent des femmes dans le sport. Ne rien dire, c'est cautionner", a-t-elle poursuivi, appelant à une sanction d'expulsion si ces pays ne respectent pas "les chartes internationales et les valeurs universelles du sport".
Citant les textes de référence tels que la charte olympique ou la charte internationale de l'Unesco, prônant notamment que "tout être humain a le droit d'accéder à l'éducation physique, à l'activité physique et au sport", les manifestantes ont demandé "la promulgation d'une charte de neutralité religieuse et politique".
Pratiquer un sport n'est pas interdit aux femmes en Iran, pourtant cela "nécessite de revêtir une tenue islamiste, ce qui est une autre discrimination, un marquage du corps", a également dit Darya Safai.En Arabie saoudite, "les femmes sont interdites de stades et on interdit aussi l'éducation physique aux petites filles", a ajouté Annie Sugier, présidente de la Ligue du droit international des femmes.
Lors des jeux Olympiques de Rio, Darya Safai s'était déjà fait remarquer en brandissant, lors des matchs de volley-ball où participait l'équipe masculine d'Iran, des pancartes "Let Iranian women enter their stadiums", du nom de son mouvement créé en 2014. La semaine passée, le tout premier marathon organisé à Téhéran a vu les femmes mises à l'écart. Elles ont été autorisées à courir dix kilomètres dans un stade fermé et sans public.
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