Tensions dans l’Arctique

  03 Avril 2017    Lu: 1397
Tensions dans l’Arctique
L’Arctique, 21 324 000 km2, se divise en deux tiers pour l’océan Arctique et un tiers pour les terres. Il a cinq riverains : les États-Unis (Alaska), le Canada, la Russie, la Norvège et le Danemark (Groenland), qui constituent avec la Suède, la Finlande, et l’Islande le Conseil de l’Arctique où la France est pays observateur. Cet immense espace est actuellement sujet à trois tensions : climatique, territoriale, énergétique.

La tension climatique est due à un réchauffement quatre fois plus important que l’augmentation de la température moyenne à la surface de la Terre, si bien que cet océan devrait être libéré des glaces, l’été, au cours des prochaines décennies.

Cette fonte des glaces a permis l’ouverture d’une nouvelle route de transport entre l’Asie, l’Europe et l’Amérique du Nord, favorisant le commerce mondial. Elle réduit de 40 % le trajet entre Rotterdam et Yokohama. Toutefois, elle est assez dangereuse. Mais cette fonte de la banquise, dont sont hélas victimes les ours polaires et les caribous, a permis aussi de découvrir de nouvelles terres, sources de richesses.

Suivirent - c’était inévitable - des revendications territoriales opposant des États, notamment le Canada et la Russie, le Canada et le Danemark. Heureusement ces tensions sont demeurées pacifiques.

Les richesses d’un sous-sol devenu accessible sont minérales, avec l’or, le fer, les diamants, l’uranium, mais principalement énergétiques. On évalue celles-ci à 30 % des réserves récupérables de gaz naturel et à 13 % de celles de pétrole. Un beau pactole ! Au grand dam de Greenpeace qui a lancé un solennel avertissement.

Du gaz et du pétrole

Forages pétroliers et gaziers ont commencé en dépit des risques environnementaux et des coûts élevés. Pourtant, le cours du pétrole est bas. Les Français y participent, en particulier avec Total qui, en partenariat avec le russe Novatek, développe à Yamal un gigantesque projet gazier. Dans le cadre d’un forum sur l’Arctique, la semaine passée, le président Vladimir Poutine a longuement souligné l’enjeu stratégique majeur que représente cette région et a mis en avant les ambitions de la Russie.

Dans cet ébranlement de l’Arctique, que deviennent les humains, les autochtones ? Ce sont principalement les 125 000 Inuits, autrement dit les Esquimaux. Ils sont répartis sur cet immense espace en une quarantaine d’ethnies. Peuple de chasseurs, ils se sont peu à peu adaptés à la modernité et vu reconnaître des droits civiques. Bref, ils survivent, gardant leurs traditions.

Pour sa part, la France a été, en 1963, dans les premiers États à créer une base de recherches dans l’Arctique, dans l’archipel Svalbard. En 2009, Michel Rocard avait été nommé ambassadeur aux Pôles Arctique et Antarctique. En 2013, a été adoptée une feuille de route pour l’Arctique.

Quant à l’Institut polaire français Paul-Émile Victor, dont le siège est à Brest, il finance de nombreuses études et expéditions. Il dispose d’un navire océanographique et d’un navire polaire. C’est dire que la France a pour l’Arctique une politique et des moyens.

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