Interpol relaie une demande de l'ONU

  31 Mars 2017    Lu: 2280
Interpol relaie une demande de l'ONU
Interpol a relayé au niveau international une demande du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie d'arrêter trois Serbes accusés de subornation de témoins dans des procès contre l'ultranationaliste serbe Vojislav Seselj, a annoncé vendredi l'instance judiciaire de l'ONU.

Les "notices rouges", émises par Interpol à la demande du TPIY et en vigueur "depuis le 16 mars", visent "à localiser et arrêter les accusés Petar Jojic, Jovo Ostojic et Vjerica Radeta", a précisé le tribunal dans un communiqué publié à La Haye. Diffusée à 190 pays, la "notice rouge" est une demande d'arrestation à des fins d'extradition, émise à la demande d'un membre d'Interpol. C'est "un des outils les plus puissants pour poursuivre des fugitifs internationaux", selon l'organisation de coopération policière.

Le TPIY cherche depuis janvier 2015 à arrêter ces trois personnes, dont deux sont membres de l'équipe de défense de Vojislav Seselj (Petar Jojic et Vjerica Radeta), le troisième étant un proche de l'ultranationaliste. Le tribunal de l'ONU reproche depuis à la Serbie de ne pas coopérer pour leur arrestation. Vojislav Seselj, chef du parti radical (SRS, opposition), avait été acquitté en mars 2016 lors d'un procès où il était accusé de nettoyage ethnique contre des Croates, des Musulmans et d'autres non-Serbes pendant les guerres de l'ex-Yougoslavie dans les années 1990.

Selon le mandat d'arrêt du TPIY, MM. Jojic et Ostojic auraient approché illégalement un témoin à charge dans ce procès. Ce témoin aurait été poussé à "signer sans la lire une déclaration" corrigée par la défense de Seselj. L'avocate Vjerica Radeta aurait elle approché un témoin à charge dans une affaire d'outrage au TPIY contre M. Seselj. Lors de ce procès pour outrage, M. Seselj avait été condamné en 2012 à deux ans de prison.

Les trois personnes ont été inculpées en décembre 2014 par le tribunal pour "outrage au tribunal sous le soupçon d'avoir menacé, intimidé, cherché à corrompre ou interféré d'autres manières" avec des témoins. M. Seselj avait été autorisé à retourner en Serbie en 2015 pour être soigné d'un cancer et n'avait pas assisté à son procès en 2016. Depuis, il n'a cessé de critiqué le tribunal de l'ONU.

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