Le Conseil de l'Europe veut des normes pour les enfants migrants

  22 Mars 2017    Lu: 1012
Le Conseil de l'Europe veut des normes pour les enfants migrants
Les enfants migrants et demandeurs d'asile qui arrivent en Europe, et notamment les mineurs isolés, devraient bénéficier d'un accueil et d'une protection spécifiques, estime le Conseil de l'Europe dans un rapport publié mercredi.

Le document, élaboré par Tomas Bocek, représentant spécial du secrétaire général du Conseil de l'Europe pour les questions de migrations, doit ouvrir la voie à l'élaboration et à l'adoption d'un plan d'action d'ici mai.

Tomas Bocek assoit son analyse et ses préconisations sur les quatre missions d'information qu'il a effectuées depuis un an en Grèce et en Macédoine, en Turquie, en France et en Italie.

"Dans chacun de ces lieux, le représentant spécial a rencontré des enfants arrivés en Europe dans des conditions difficiles à l'issue d'un périlleux voyage. Beaucoup vivent aujourd'hui dans la précarité, exposés à la violence et à la privation de soins ", affirme le diplomate tchèque.

L'identification des enfants et, si nécessaire, la détermination de leur âge devraient, selon lui, être des priorités, ainsi que la désignation d'un tuteur " le plus tôt possible " pour les mineurs isolés.

" Les risques de disparition ou de vulnérabilité à certaines pratiques comme l'exploitation sexuelle sont plus élevés chez les enfants qui se retrouvent sans tuteur ni prise en charge adaptée ", constate-t-il.

Evoquant les conditions de vie " effroyables " dans certains camps de réfugiés, il demande le respect d'un " minimum de mesures " telles que des sanitaires séparés et des espaces dédiés.

S'agissant de la rétention administrative elle-même, elle devrait être bannie pour les mineurs au profit de mesures alternatives et notamment d'un placement dans des familles d'accueil pour les isolés.

Tomas Bocek relève également avec " inquiétude " dans certains pays qu'il ne nomme pas - l'examen de ses différents rapports montre qu'il s'agit de la Turquie - le fait que des enfants migrants puissent être emprisonnés pour mendicité ou exploités dans l'industrie textile et l'agriculture.

" Les enjeux sont considérables ", dit-il en appelant une nouvelle fois à une plus grande solidarité entre les 47 Etats membres. " Si nous ne garantissons pas la solidarité, le respect de la dignité humaine et la protection des enfants contre la violence, nos sociétés s'exposent à un risque réel et majeur d'engendrer des communautés marginalisées, des clivages sociaux et de l'insécurité ".

Selon les données Eurostat qu'il cite en introduction, près de 30% des demandeurs d'asile arrivés en Europe ces deux dernières années étaient des enfants et 96.465 mineurs non accompagnés ont demandé l'asile en Europe en 2015, soit le quart des demandeurs d'asile enregistrés.
lorientlejour.com

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