Une addiction remplacée par une autre. C'est l'hypothèse émise par des chercheurs pour tenter d'expliquer la baisse constante de consommation de drogues -de même que d'alcool- observée depuis une dizaine d'années chez les jeunes Américains. Certes, les campagnes d'éducation contre la drogue peuvent avoir joué un rôle, de même que la baisse de la réduction de la consommation de cigarettes, considérée parfois comme le premier pas vers celle de drogues. Mais l'explication de ce phénomène serait également à chercher du côté des smartphones dont l'utilisation a explosé en parallèle de la baisse de la toxicomanie chez les jeunes.
Le New York Times s'est penché sur ce postulat dans un article publié cette semaine. Selon les chercheurs interrogés, cette éventuelle corrélation entre les deux phénomènes vaut la peine d'être explorée car les médias interactifs semblent procurer des sensations similaires à l'expérimentation de drogues, notamment dans la recherche de nouvelles sensations et le désir d'indépendance.
Nora Volkow, directrice de l'Institut National de la toxicomanie, indique qu'elle prévoit de mener des recherches sur le sujet dans les prochains mois. Selon elle, les médias interactifs constituent une réelle alternative aux drogues. Et d'ajouter que "les adolescents peuvent littéralement planer en jouant à ces jeux (sur smartphone)".
Pour Silvia Martins, experte en substances abusives à l'Université de Colombia, cette théorie est "hautement plausible". "Jouer à des jeux vidéo, utiliser les réseaux sociaux, cela comble la nécessité de recherche de sensations, leur besoin de chercher une nouvelle activité", explique-t-elle, tout en admettant que "cela a encore besoin d'être prouvé".
Pour d'autres chercheurs cependant, la baisse de consommation de drogues chez les jeunes tient davantage à la prise de conscience des risques mortels encourus ainsi qu'à l'impact des campagnes d'éducation et de prévention.
Tags:
