Brexit: deuxième revers annoncé pour Theresa May devant les Lords

  07 Mars 2017    Lu: 886
Brexit: deuxième revers annoncé pour Theresa May devant les Lords
La Chambre des Lords devrait infliger mardi un nouveau revers au gouvernement britannique en approuvant un second amendement au projet de loi sur l'activation du Brexit destiné à permettre au parlement de voter sur l'accord final avec l'Union européenne.

Les Lords, qui doivent donner mardi soir leur accord final au projet de loi autorisant l'activation de l'article 50 du Traité de Lisbonne, devraient auparavant l'amender une nouvelle fois pour donner le dernier mot au parlement sur l'accord final et tous les accords commerciaux futurs avec l'UE.

Une source parmi les Lords de l'opposition travailliste a assuré à l'AFP s'attendre à voir ce second amendement approuvé "largement" du fait d'une entente inter-partis.

La Première ministre Theresa May a d'ores et déjà promis aux parlementaires un vote sur la base d'une acceptation ou d'un rejet de l'offre de Bruxelles. Ce qui signifie que s'ils rejettent le projet d'entente, le Royaume-Uni sortira de l'UE sans aucun accord.

Mais ses détracteurs craignent que cela provoque un chaos économique et juridique, tous les accords et contrats commerciaux entre le bloc des 27 et la Grande-Bretagne devenant caducs du jour au lendemain.

Les membres non élus de la chambre haute du Parlement ont adopté mercredi par 358 voix contre 256 un premier amendement destiné à protéger les droits des trois millions de citoyens européens vivant au Royaume-Uni.

Ce vote a retardé d'une semaine l'adoption de ce texte permettant de lancer la procédure de divorce avec l'Union européenne parce qu'il entraîne un nouvel examen du projet de loi par les députés, qui l'avaient adopté en première lecture par 494 voix contre 122.

Filet de sécurité parlementaire

Ces amendements excluent ainsi la possibilité d'un lancement des négociations avec Bruxelles cette semaine, la chambre des Communes devant désormais se pencher à nouveau sur le texte, probablement le 13 mars.

Theresa May, qui avait appelé les Lords à ne pas amender le projet de loi, est lancée dans une course contre la montre pour tenir sa promesse d'activer l'article 50 du traité de Lisbonne d'ici fin mars.

Dès cette semaine, les négociations du Brexit planeront sur le Conseil européen de Bruxelles où Theresa May se rendra jeudi avant de laisser le bloc des 27 discuter vendredi de son avenir sans le Royaume-Uni.

Si plusieurs leaders européens s'attendent à des négociations difficiles, Theresa May se dit optimiste quant à la possibilité de trouver un accord mais affirme également être prête à quitter la table des négociations, assurant que "pas d'accord est mieux pour le Royaume-Uni qu'un mauvais accord".

Pour son porte-parole, cette position pourrait être contrariée par la demande des Lords d'avoir un vote final du parlement sur l'accord.

"Nous ne voulons pas d'un processus qui encourage l'UE à nous offrir un mauvais accord dans l'espoir que ça nous empêche de partir", a-t-il dit.

Mais, pour la porte-parole travailliste sur le Brexit à la chambre des Lords, Dianne Hayter, "nous avons besoin du meilleur accord possible pour atténuer les effets sociaux et économiques du résultat du référendum" lors duquel 52% des Britanniques ont voté en faveur du Brexit.

"Faire participer le parlement tout au long du processus ne peut qu'aider à améliorer les cartes de négociations de la Première ministre et un vote à la fin sera, j'en suis sûre, mené dans l'intérêt de notre pays".

Les députés, où le parti conservateur a une courte majorité, devraient néanmoins tenter de contrecarrer ces amendements en seconde lecture. Si les conservateurs sont confiants sur la capacité à bloquer le premier, le second amendement devrait être plus difficile à annuler, 20 députés Tories étant susceptibles de le soutenir.

Anne Soubry, l'une de ces députés conservateurs rebelles, a assuré dans le Mail On Sunday, que le moins que les députés pouvaient faire était d'offrir "un filet de sécurité parlementaire" pour les conditions du divorce avec l'UE.

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