Rio: le spectacle reprend ses droits après l'accident - PHOTOS

  28 Février 2017    Lu: 784
Rio: le spectacle reprend ses droits après l'accident - PHOTOS
Un accident avec un char a fait une vingtaine de blessés dimanche soir. Lundi, le défilé des écoles de samba a repris.
La fête a repris ses droits lundi au carnaval de Rio, avec la seconde soirée de défilé des écoles de samba, au lendemain d'un accident avec un char qui a fait une vingtaine de blessés.

Selon le dernier bulletin médical des autorités sanitaires municipales, trois femmes sont encore hospitalisées, l'une d'elles en état grave, placée sous respiration artificielle.

Le dernier char de la première école de samba entrée en scène, Paraiso do Tuiuti, a blessé au moins 20 personnes, dont plusieurs journalistes, en venant percuter une des tribunes du sambodrome, une avenue de 700 mètres bordée de gradins à ciel ouvert.

Les conducteurs auraient perdu le contrôle, sous la pluie fine qui tombait sur Rio dimanche soir, et les victimes se sont retrouvées coincées entre le grillage et le véhicule, a constaté une journaliste de l'AFP.

Climat de panique

Malgré le climat de panique, après quelques minutes de flottement, les organisateurs ont décidé que le spectacle devait continuer et ont fait en sorte que l'inspection du char ne se fasse qu'après le défilé.

La fille d'une des victimes, Rafaela Anastasia, s'est insurgée contre cette décision au micro e TV Globo. «Ma mère était coincée dans le grillage et eux, leur seule préoccupation, c´était le défilé. Mon Dieu, c'est irréel», a-t-elle dénoncé.

Selon le site d'information G1, le chauffeur a été entendu par la police et a demandé pardon aux victimes. Ses enfants ont en revanche signalé que l'école Paraiso do Tuiuti était responsable de l'accident, pour ne pas avoir prévenu leur père que le camion serait relié à un autre char.

«Un vrai désastre»

«Ça n'aurait jamais dû arriver, c'est un vrai désastre. Je n'avais jamais vu un truc pareil», déplore, Rafael chauffeur de char pour Uniao da Ilha, première école de samba à défiler lundi, peu après 22h00 locales (1h00 GMT de mardi).

«C'est un vrai travail d'équipe, je dois suivre à la lettre les orientations d'un guide, qui me fait des signes. S'il ne bouge pas, je m'arrête net», explique ce jeune homme de 26 ans. «Je ne suis absolument pas inquiet par ce que je sais exactement quoi faire», conclut-il.

Talita Andrade, qui défile juste devant son char, n'est pas forcément très rassurée. «C'est vrai que cela fait un peu peur après ce qui s'est passé hier. Heureusement que je défile à même le sol, je ne crois pas que j'oserais monter sur un char», confie-t-elle.

«C'est énorme, irréel»

Son école a choisi de représenter les racines angolaises des croyances afro-brésiliennes. Parmi les 3000 participants du défilé, le français Bruno Grenier, originaire du Luberon.

«Ma compagne est Brésilienne, elle voulait me montrer ce qui, pour elle, est le vrai carnaval. Ça n'a rien à voir avec Nice, par exemple. Ici, c'est énorme, irréel. C'est une vraie religion», s'émeut cet habitant de Monaco, qui sue à grosses gouttes dans son lourd rouge costume de guerrier à l'armure ornée de cornes.

La France sera à l'honneur juste après, avec Sao Clemente, a choisi pour thème la vie de Nicolas Fouquet, ancien surintendant des finances de Louis XIV accusé de détournement du trésor public.

De Versailles à Marrakech

Une référence subtile au méga-scandale de corruption Petrobras qui secoue le Brésil depuis bientôt trois ans, avec des dizaines de dirigeants d'entreprises et d'hommes politiques de tous bords sous les verrous.

Mocidade propose un autre voyage, direction Marrakech, le tout teinté de légendes des mille et une nuits, avec Aladin, Sinbad le marin ou Shéhérazade.

Pour finir en beauté, Portela, l'école la plus titrée de l'histoire, et Mangueira, championne de l'an dernier, feront vibrer les 70'000 spectateurs massés au sambodrome. Auto-intitulé «plus grand spectacle de la Terre», ce show multicolore est avant tout une compétition.

La championne connue mercredi

Qualités des costumes, des chars, harmonie du défilé, choix du thème, paroles de la chanson: chaque détail est passé au crible selon des critères très stricts par un jury intraitable.

La grande championne du carnaval de Rio sera connue mercredi. Contrairement aux Oscars, pas de risque de s'emmêler les pinceaux avec les enveloppes.

Pour chacun des dix critères évalués, la note des quarante jurés est annoncée en toute transparence par un locuteur à la voix monocorde, lors d'un cérémonial interminable qui mettra en haleine les brésiliens après quatre jours de fête non-stop.


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