Les gens créatifs auraient un cerveau mieux connecté

  26 Février 2017    Lu: 950
Les gens créatifs auraient un cerveau mieux connecté
En étudiant de près le cerveau de plusieurs personnes, des chercheurs ont constaté que les personnes qui font preuve d`une plus grande créativité ont de meilleures connexions entre les deux hémisphères de leur cerveau. S`intéresser à l`ensemble des connexions neuronales peut par ailleurs conduire à des applications thérapeutiques.
Si d`innombrables livres et de séminaires expliquent comment stimuler sa créativité, des chercheurs de la Duke University auraient trouvé la raison qui distingue ces personnes considérées comme créatives des autres. Contrairement aux idées reçues, celles-ci n`utilisent pas plus un hémisphère de leur cerveau qu`une autre, puisque c`est à quel point ces deux hémisphères gauche et droit sont connectés entre eux qui ferait la différence.

Pour en venir à cette conclusion, les chercheurs ont analysé le réseau de connexions neuronales dans la matière blanche de 68 régions cérébrales distinctes chez des volontaires. C`est dans la matière blanche du cerveau que se trouvent des fils appelés axones qui relient les milliards de neurones et transportent les signaux électriques entre eux.

Les chercheurs ont utilisé une technique d`imagerie par résonance magnétique (IRM) appelée imagerie du tenseur de diffusion qui permet de regarder à travers le crâne d`une personne vivante et de tracer les chemins de tous les axones en suivant le mouvement de l`eau le long de ces derniers. Les ordinateurs convertissent ensuite chacun des scans en cartes tridimensionnelles, soit des schémas de "câblage du cerveau".

De meilleures connexions dans le lobe frontal

Pendant ce temps, les participants se sont soumis à plusieurs tests pour évaluer leur créativité. Ils devaient par exemple trouver de nombreuses réponses à une question, dessiner autant de dessins géométriques que possible en cinq minutes, énumérer tous les usages possibles pour des objets du quotidien comme une brique ou un trombone.

Ils ont également rempli un questionnaire sur leur expérience dans dix domaines, notamment les arts visuels, la musique, l`écriture créative, la danse, la cuisine et la science. Toutes ces réponses ont été utilisées pour calculer un score de créativité pour chaque personne. En comparant la structure cérébrale de ces participants et leurs scores de créativité, les chercheurs ont constaté que les personnes qui ont montré un score supérieur aux tests de créativité avaient beaucoup plus de connexions entre les hémisphères droit et gauche de leur cerveau que les personnes qui ont obtenu les scores les plus bas.

Des différences qui étaient principalement visibles dans une zone précise du cerveau, le lobe frontal. Regarder de plus près la structure du réseau cérébral d`une personne permettrait donc de prédire la probabilité que celle-ci soit créative ou non. "Peut-être qu`en balayant le cerveau d`une personne, nous pourrions prédire ce à quoi elle sera susceptible d`être douée", a déclaré David Dunson, l`un des auteurs de l`étude.

La connectomique, une piste de recherche thérapeutique

Cette méthode s`appelle la connectomique, et consiste à utiliser la science du réseau des neurones pour comprendre le cerveau. Au lieu de se concentrer isolément sur des régions cérébrales spécifiques, les chercheurs utilisent des techniques avancées d`imagerie cérébrale pour identifier et cartographier le réseau riche et dense qui les lie entre elles. Ne reste plus qu`à développer ensuite des méthodes statistiques.

Les chercheurs de la Duke University veulent par exemple déterminer si la connectivité du cerveau varie en fonction du QI, dont la relation à la créativité constitue un sujet d`études. Cette méthode peut aussi servir pour des applications thérapeutiques puisque ces mêmes chercheurs, en collaboration avec d`autres scientifiques, l`utilisent pour pouvoir détecter de manière précoce la maladie d`Alzheimer, afin de mieux la distinguer du vieillissement normal du cerveau.

En comparant les modèles d`interconnexions de cerveaux sains et malades, d`autres chercheurs espèrent aussi mieux comprendre la démence, l`épilepsie, la schizophrénie et d`autres conditions neurologiques.

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