Chantier naval improvisé
Pendant plusieurs jours, les survivants s`attellent à la construction d`un nouveau bateau à partir des restes de l`épave. Leurs efforts paient et, rebaptisé "La Providence", le modeste voilier reprend la mer... sans les esclaves. Les dimensions de l`embarcation contraignent en effet l`équipage à réduire le nombre de passagers. Le calcul est vite fait: les Malgaches restent sur l`île et les Français s`en vont... en promettant de revenir.
Les "oubliés" de Tromelin
Pendant 15 ans, les 80 esclaves oubliés de Tromelin attendent désespérement l`arrivée des secours, redoublent d`ingéniosité pour survivre dans ces conditions extrêmes, sur ce grand banc de sable sans vie et soufflé par le vent. 15 ans plus tard, quand "La Dauphine" et le chevalier de Tromelin accostent l`île qui ne porte pas encore son nom, il ne reste que 7 femmes, dont une un bébé de huit mois dans les bras.
Un seul récit authentifié
Du sort tragique de ces esclaves, un seul témoignage est parvenu jusqu`à nous. Elle décrit le quotidien des naufragés: "Elles disent que 18 personnes sont parties assez rapidement sur un radeau, et qu`ensuite plusieurs femmes sont mortes en couches. Elles expliquent que les naufragés mangeaient des oiseaux et des tortues, qu`ils avaient construit des maisons, avaient gardé le feu jusqu`à la fin et qu`ils étaient habillés avec des pagnes faits avec des plumes d`oiseaux. C`est à peu près tout ce qu`on savait", explique Max Guérout, l`explorateur français à l`origine de quatre expéditions archéologiques sur l`île de Tromelin.
Exposition
Et c`est notamment grâce à lui que la France peut se repencher aujourd`hui sur un épisode méconnu de son histoire, à travers une exposition bordelaise au Musée d`Aquitaine consacrée au sort de ces esclaves oubliés. Des objets recueillis sur l`île au cours de plusieurs expéditions mais surtout des explications à ces 15 années de survie, une façon de découvrir une société repartie de zéro, le mythe de Robinson Crusoé.
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