Les forces irakiennes consolident leurs positions au sud de Mossoul

  22 Février 2017    Lu: 987
Les forces irakiennes consolident leurs positions au sud de Mossoul
Les forces irakiennes ont consolidé leurs positions après une percée vers la périphérie sud-ouest de Mossoul, des commandants se disant confiants dans une progression rapide pour la reprise aux jihadistes de la partie occidentale de cette deuxième ville d`Irak.
La partie orientale, séparée de la partie occidentale par le fleuve Tigre, a été "libérée" du groupe Etat islamique (EI) fin janvier, trois mois après le début d`une vaste offensive pour reconquérir la cité septentrionale aux mains de l`EI depuis juin 2014.

Les milliers de soldats, policiers et miliciens engagés dans l`opération lancée dimanche pour reprendre la partie ouest de Mossoul cherchent dans un premier temps à conquérir l`aéroport désaffecté et une ancienne base adjacente.

Avec le soutien de l`aviation, ils ont repris lundi le village d`Al-Bousseif que l`EI utilisait comme base principale au sud de Mossoul, a expliqué mardi le général Abbas al-Joubouri, commandant de la Force d`intervention rapide (FIR), devenue incontournable dans la lutte anti-EI.

"Il a été sécurisé dans un temps record", a-t-il dit à l`AFP. "Nous avons combattu maison par maison. Seuls quelques (combattants de l`EI) portaient des ceintures explosives".

Les impacts des tirs étaient visibles sur les murs de plusieurs maisons d`Al-Bousseif situé à 5 km à vol d`oiseau de l`aéroport.

Une dizaine de civils, fuyant un village voisin, Khraybeh, sont arrivés mardi aux abords d`Al-Bousseif, arborant des drapeaux blancs. Les forces de sécurité les ont contrôlés un à un pour s`assurer qu`ils ne portaient pas de ceintures explosives avant de les laisser entrer dans le village.

L`un d`eux a eu droit à un téléphone portable pour pouvoir informer ceux qui étaient restés chez eux qu`ils pouvaient les rejoindre à Al-Bousseif alors qu`un autre donnait des indications à la police sur les positions jihadistes.

"On est resté coincé à la maison pendant deux jours, on ne pouvait pas sortir à cause des bombardements", a expliqué à l`AFP l`un des civils, Ahmed, 45 ans.

Selon lui, des membres irakiens de l`EI ont fui dimanche son village de Khraybeh dès le début de l`offensive. Mais les membres étrangers de l`organisation extrémiste y étaient encore lundi soir.

Le général Joubouri a fait état d`un grand nombre de combattants de l`EI tués lundi dans les combats alors que des tunnels ont été découverts et des équipements récupérés. Il n`y a pas eu de bilan pour les pertes irakiennes.

Il a ajouté que ses forces prenaient une pause mardi.

"Aujourd`hui, nous n`avons pas d`opérations. Dans les prochains jours nous avancerons par le nord", a-t-il dit. Les forces du Service du contre-terrorisme (CTS), formées à la guerre urbaine, avaient avancé lundi vers la périphérie sud-ouest de Mossoul.

"Je ne pense pas que reprendre la partie occidentale va nous prendre longtemps", a affirmé, sur un ton confiant, le général Joubouri, même si experts et commandants avaient prévenu que cette bataille serait l`une des plus dures contre l`EI.

Il reste "quelque 2.000" jihadistes à Mossoul-Ouest, selon un responsable américain du renseignement. Leur nombre était estimé à entre 5.000 et 7.000 avant le début de la vaste offensive, le 17 octobre, pour reprendre à l`EI son dernier grand bastion en Irak.

Kamikaze britannique

Les forces irakiennes peuvent compter sur les frappes de la coalition internationale. Selon le général américain Chuck Corcoran, des dizaines d`avions survolent la ville à toute heure: les drones volent au niveau le plus bas, les bombardiers au milieu et les avions espions U-2 et autres appareils de surveillance au-dessus.

Par ailleurs, selon la presse anglaise de mercredi, un jihadiste de l`EI qui aurait récemment commis un attentat suicide près de Mossoul était un Britannique qui avait été détenu au centre de détention américain de Guantanamo. Jamal al-Harith, détenu entre 2002 et 2004 à Guantanamo, avait été brièvement interrogé par la police à son retour en Grande-Bretagne puis remis en liberté sans charges.

Sur le plan humanitaire, la situation se dégrade à Mossoul-Ouest où les quelque 750.000 habitants assiégés manquent de tout alors que les jihadistes ont fermé les hôpitaux.

Environ 350.000 enfants y "sont pris au piège", s`est alarmé Save the Children prévenant que "les conséquences des bombardements dans les rues étroites et densément peuplées risquent d`être plus meurtrières que tout ce que nous avons connu jusque-là dans ce conflit".

L`ONU veut de son côté établir rapidement de nouveaux camps dans l`éventualité d`un exode.

Une perte totale de Mossoul serait un échec cinglant pour l`EI qui a perdu beaucoup de terrain ces derniers mois en Irak et en Syrie voisine. Le groupe jihadiste ne contrôlerait alors plus qu`une région autour de la ville irakienne de Hawija, à 180 km au sud-est de Mossoul, la cité de Tal Afar, à l`ouest de Mossoul, et de petites localités dans l`ouest irakien.
AFP

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