Grèce: les moments clés d`une crise qui a poussé l`Europe au bord de l`abîme
Le compte à rebours a commencé. Sans accord avec ses créanciers, la Grèce pourrait se trouver en défaut de paiement en juillet prochain. Comme une réédition du scénario de l`été 2015. Réunis à Bruxelles ce lundi, les ministres des Finances de la zone euro vont tenter de désamorcer la crise et trouver une solution sur les réformes à mettre en œuvre dans le cadre du plan d`aide.
«La réunion des ministres des Finances de l`Eurogroupe du 20 février sera la dernière date de quasiment toute l`année pour trouver un compromis», avertit une source européenne. Ensuite, la vie de l`Union européenne sera en effet rythmée par les élections nationales dans plusieurs pays clés: en mars au Pays-Bas, en avril-mai en France et en septembre en Allemagne. Personne ne souhaite se retrouver avec une nouvelle crise grecque sur les bras à l`heure d`une montée sans précédent des nationalismes dans toute l`Europe. Or, Athènes, accusé de jouer une nouvelle fois la montre sur les réformes à mettre en œuvre dans le cadre du plan, aura besoin d`argent frais bien avant. En juillet, le gouvernement doit rembourser de lourdes échéances de quelques milliards d`euros. Depuis le début, le FMI a conditionné sa participation au plan d`aide à un allégement significatif de la dette grecque qui pèse près de 180% du PIB.
Difficile à avaler pour les Grecs
Après des mois de profondes divisions, le FMI et les Européens - Allemagne en tête - ont finalement trouvé un terrain d`entente sur les efforts budgétaires que le pays devra respecter après la fin du plan d`aide, en 2018, confirment plusieurs sources. Le Fonds a toujours jugé irréaliste l`objectif fixé par les Européens d`atteindre un excédent budgétaire primaire (hors coût de la dette) de 3,5 % du PIB pendant plusieurs années. Aussi, afin de trouver un accord, les Européens demandent désormais à Athènes d`adopter, dès aujourd`hui, des mesures d`austérité qui seront mises en œuvre si les efforts budgétaires ne sont pas respectés après 2018. Il s`agit, par exemple, de nouvelles coupes dans les retraites. Une solution politiquement difficile à avaler pour les Grecs. D`autant que la cote de popularité d`Alexis Tsipras a chuté depuis son élection en janvier 2015. L`un des moments clés d`une crise qui dure depuis plus de sept ans.
Lefigaro