L`annonce intervient après que la Cour supérieure de Californie ait autorisé le régulateur mondial d`Internet à déléguer le « .africa » à la structure sud-africaine. Le litige qui oppose l`ICANN à DotConnectAfrica (DCA), une structure basée à l`île Maurice qui elle aussi a les yeux rivés sur le nom de domaine continental, est pourtant toujours en cours.
Les noms de domaine, une affaire stratégique...
Tout a commencé quand l`ICANN avait décrété que les noms de domaines « .com » et « .net » étaient saturés. Une situation qui a obligé l`entité à ouvrir de nouvelles possibilités. Presque toutes les activités ont eu leur propre nom de domaines. Des adresses web se terminant par « .fish », « .lawyer » ou même « .fail » sont apparu dès lors sur internet. Mais ce n`était pas forcément une chose facile. Vu la rentabilité et l`aspect stratégique que peuvent avoir les noms de domaines, des batailles avaient éclaté entre plusieurs acteurs. Mais la plupart des différends ont été résolus à l`amiable ou en mettant ces domaines aux enchères. En janvier 2016, par exemple, GMO Registry, un opérateur de noms de domaines privé basé au Japon a payé 41,5 millions de dollars américain pour commercialiser le nom de domaine «. shop ».
Historique d`une bataille ouverte...
Seule l`Afrique n`a pas eu son propre nom de domaine à cause de la bataille entre ZA Central Registry et DotConnectAfrica. Et vu le caractère géographique et culturelle du nom de domaine, il n`était pas possible de le mettre aux enchères. Du coup, l`ICANN a exigé que les demandeurs d`un domaine géographique obtiennent l`appui de 60 % des gouvernements de la zone disputée. Une règle qui a finalement provoqué une situation insolite, puisque les deux candidats ont présenté leurs demandes et ont affirmé avoir l`appui de la Commission de l`Union africaine, en 2012. En fait, DotConnectAfrica avait annoncé avoir reçu la bénédiction de la commission en 2009, avant que celle-ci ne retire ce soutien pour appuyer le dossier ZA Central Registry. Ainsi, ICANN a finalement légué le « .africa » au ZA Central Registry, début 2014. Une décision qui n`était évidemment pas au goût de de DotConnectAfrica qui a demandé une révision interne. Une opération qui a duré deux ans, pour au final, aboutir à la confirmation de la décision initiale.
C`est alors qu`a commencé un véritable marathon judiciaire après que DotConnectAfrica ait déposé une plainte contre l`ICANN pour fraude et pratiques commerciales déloyales et a demandé à un tribunal fédéral des États-Unis de bloquer l`organisation de l`attribution du nom de domaine au Registre central ZA pendant le procès. Si la dernière demande a finalement été refusée, la plainte contre l`ICANN est toujours en cours... Cela n`empêchera pas plusieurs groupes et organisations d`adopter le nouveau nom de domaine, et à leur tête l`Union Africaine.
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