Le chef du Pentagone à l`Otan pour dissiper le flou

  15 Février 2017    Lu: 1033
Le chef du Pentagone à l`Otan pour dissiper le flou
James Mattis, le chef du Pentagone, va rencontrer mercredi pour la première fois les responsables de l`Alliance atlantique.
L`Otan accueille pour la première fois mercredi le nouveau chef du Pentagone James Mattis, avec l`espoir de dissiper le flou qui persiste depuis de longues semaines sur la nature de l`engagement américain dans l`Alliance atlantique sous l`ère Trump.

«Après plusieurs mois de flottement et d`attente vis-à-vis de la nouvelle administration américaine, qui a envoyé des signaux un peu divergents, c`est important d`avoir maintenant un peu de clarté», a résumé un diplomate européen à la veille de la réunion des 28 ministres de la Défense de l`Otan qui se tient mercredi et jeudi à Bruxelles.

Depuis son élection surprise à la Maison Blanche en novembre, Donald Trump n`a cessé de surprendre l`Europe, alliée historique des Etats-Unis, par ses prises de position perçues comme protectionnistes et nationalistes. A la mi-janvier, il avait même qualifié l`Otan d`«obsolète», notamment «parce qu`elle ne s`est pas occupée du terrorisme».

Pour le premier déplacement d`un ministre de l`administration Trump à l`Otan, la contribution des alliés au combat contre le terrorisme djihadiste, particulièrement au Moyen-Orient, sera donc au coeur des discussions. Une session de travail y est consacrée mercredi après-midi.

Des gages à Trump

La venue de James Mattis est «l`occasion de discuter plus en détails» des souhaits américains, a affirmé mardi le chef de l`Alliance, Jens Stoltenberg, qui a réitéré sa confiance dans un «engagement fort» des Etats-Unis auprès de son organisation.

Sur l`autre question érigée en priorité du moment, celle du niveau de dépenses militaires des alliés européens, jugé insuffisant à Washington, Jens Stoltenberg a pris les devants. Pour donner des gages au président américain, qui a repris cette revendication bruyamment pendant sa campagne électorale, il a annoncé mardi qu`en 2016 les dépenses de défense «des alliés européens et du Canada» ont augmenté de 3,8%, «nettement plus» que prévu.

«Les dépenses de défense, le partage du fardeau, c`est notre première priorité», a insisté Jens Stoltenberg.

«Partage du fardeau»

Actuellement, seuls cinq des 28 pays membres de l`Otan (Etats-Unis, Grèce, Royaume-Uni, Estonie, Pologne) dépensent au moins 2% de leur Produit intérieur brut dans la défense, le seuil fixé par l`Alliance en 2014 et qu`elle demande à tous de respecter à l`horizon 2024.

Certains pays, comme la France --qui affichait un niveau de 1,78% en 2016-- et l`Allemagne (1,19%), exigent de la souplesse sur l`objectif en mettant en avant le poids qu`ont déjà sur leurs dépenses publiques les opérations extérieures menées au Sahel par exemple. Le débat ne fait que commencer puisque ce «partage du fardeau» sera aussi le dossier numéro un du sommet de l`Otan prévu fin mai à Bruxelles, avec Donald Trump cette fois.

«Il connaît la maison»

Jeudi à Bruxelles, les 28 pays de l`Otan devraient préciser leur niveau d`implication dans les quatre bataillons multinationaux en cours de déploiement aux portes de la Russie, dont l`attitude est jugée menaçante depuis l`éclatement du conflit ukrainien en 2014.

«Un certain nombre de pays attendent des réassurances et souhaitent que le lien transatlantique soit fermement réaffirmé», a expliqué le même diplomate européen, en référence notamment aux Etats membres accueillant ces bataillons: les trois pays baltes et la Pologne. Mais, ajoute-t-on de même source, «James Mattis est la bonne personne pour faire ça (...), il est très crédible, il connaît la maison».

Général issu des Marines, le nouveau chef du Pentagone a été entre 2007 et 2009 un des principaux chefs militaires de l`Alliance atlantique, à la tête du Commandement suprême allié Transformation (SACT) établi à Norfolk, aux Etats-Unis.

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