Cosmétiques: attention aux allégations trompeuses
Cette dernière a contrôlé les allégations présentes sur plusieurs produits cosmétiques, dont les produits pour bébés et enfants, ainsi que leurs pratiques de fabrication et a relevé plusieurs anomalies et manquements. Les enquêteurs ont contrôlé toutes les catégories de produits cosmétiques mis sur le marché national. En tout, 1.674 visites ont été réalisées dans 1.332 établissements (dont 40% de distributeurs détaillants) et 5.600 produits ont été contrôlés (dont 23% étaient des produits pour le bain et la douche).
Les contrôles ont été réalisés auprès des personnes responsables de leur mise sur le marché, c`est-à-dire les personnes détentrices du dossier d’information sur le produit ou DIP. Leurs contrôles font état de lacunes importantes en matière d`allégations: sur 1.030 recensées, 46% ont été jugées non conformes et 91 ont même été jugées susceptibles d`avoir une incidence négative sur la santé des consommateurs "du fait de cette non conformité".
La présence ou propriété d`un ingrédient n`est pas véridique
Trois types d`anomalies ont été les plus fréquemment relevés au cours des contrôles. Ainsi, les experts évoquent une absence ou une inadaptation des justificatifs des allégations comme des tests non réalisés sur le public cible des allégations. Vient ensuite la présence d`allégations tendant à conférer aux produits la qualification de médicaments (par exemple "en raison de son haut pouvoir régénérateur, la crème reconstruit les tissus au niveau cellulaire") ou les propriétés d’un ingrédient, sans justification: "calendula apaisant".
Enfin, certaines allégations vont même jusqu`à revendiquer la présence d`un ingrédient qui ne figure pas dans le produit ou dans les quantités annoncées. "De manière trompeuse, certaines allégations font par ailleurs référence à une origine, à un mode de fabrication valorisant ("fait main") ou au caractère naturel, biologique ou hypoallergénique du produit", précise la Dgccrf. Outre les allégations des fabricants, les enquêteurs se sont intéressés à la composition de ces produits cosmétiques.
Si leur qualité microbiologique est globalement bonne (5 produits sur 70 analysés ne satisfont pas aux recommandations), les anomalies de composition concernent principalement la présence de substances interdites. La majeure partie a porté sur des produits de blanchiment de la peau contenant des substances interdites (hydroquinone, glucocorticoïdes).
Des lacunes en matière d`étiquetage
"D’autres non-conformités proviennent de traces de métaux lourds dans les masques de beauté, voire les produits de maquillage ou de coiffage, contenant la plupart du temps des matières premières issues du sol (argile)", ajoutent les enquêteurs. D`autres anomalies encore, concernaient l`étiquetage, et plus précisément, "l`absence ou le non-respect du formalisme des mentions obligatoires".
En effet, un produit cosmétique vendu en Europe se doit de présenter plusieurs mentions: le mot "ingrédients" avant la liste de ces derniers indiqués par ordre de concentration, la mention "à utiliser de préférence avant fin" et le symbole du pot ouvert pour la "période après ouverture" (PAO). Enfin, quelque 8% des produits analysés ne mentionnaient pas la présence d’allergènes à une teneur imposant pourtant l’étiquetage, quand d`autres substances auraient nécessité l’apposition d’avertissements.
Comment alors être sûr de faire le bon choix parmi la multitude de produits proposés? Car même en lisant les étiquettes, il est parfois difficile de s`y retrouver. Sur le sujet, l`association Asef* recommande de privilégier les cosmétiques portant un écolabel certifié (Cosmebio ECO, Cosmebio BIO). Ces derniers garantissent que les ingrédients qui les composent sont d’origine naturelle et issus de l’agriculture "Bio" et ne comportent pas d’OGM, de nanoparticules ni d’ingrédients issus de la pétrochimie.
*L`Association Santé Environnement France