Poutine revient vers l`Iran

  13 Février 2017    Lu: 569
Poutine revient vers l`Iran
Le journal koweïtien Al-Raï revient dans un récent article sur les relations de la Russie avec les États-Unis après l’élection de Trump et affirme que les espoirs russes ont déjà été déçus.
« La Russie s’attendait à voir le président américain changer de position vis-à-vis de la Russie, mais ce changement n’a pas eu lieu et Trump suit pas à pas les mêmes politiques anti-russes que celles de son prédécesseur Barack Obama.

La fin des noces Russie/États-Unis s’approche et il semblerait que les efforts de Poutine pour aider Trump à remporter la présidentielle, comme le confirment les services de renseignement américains, aient été vains. Moscou voulait voit Trump tout mettre sens dessus dessous pour rééquilibrer les rapports de forces entre les USA et la Russie au Moyen-Orient. Mais il a eu la désagréable surprise de voir la nouvelle ambassadrice américaine à l’ONU annoncer le maintien des sanctions anti-russes à moins que les Russes ne renoncent à la Crimée », écrit-il.

Le journal estime ensuite que la Russie « lâchera pour de bon Trump pour revenir vers l’Iran » et dit :

« Les propos de l’ambassadrice ont eu l’effet d’une balle qui a déchiré le cœur d’une amitié naissante entre Washington et Moscou. La Russie a ainsi perdu l’espoir de pouvoir s’installer définitivement en Syrie à l’aide de Washington. Désormais, Poutine comprend bien qu’il est de nouveau dans le même camp que les Iraniens. La Russie a d’ailleurs bien signifié à Trump son intention : à peine quelques jours après que le président américain eut qualifié l’Iran de plus grand État soutenant le terrorisme, Lavrov a riposté. Il a mis l’accent sur le partenariat Iran/Russie/Hezbollah et affirmé que sans l’Iran le combat contre le terrorisme n’avait pas de sens. Il y a là une réaction sans précédent de la Russie pour soutenir l’Iran face aux États-Unis. Le discours anti-iranien de Trump a en quelque sorte fourni à la Russie l’occasion espérée de marquer sa séparation et sa prise de distance avec la Maison-Blanche. »

Le journal poursuit :

« Or, ce divorce Russie/USA est une bonne nouvelle pour l’Iran. Il est vrai que Trump tend à prendre la tête d’un front anti-iranien dont Israël est le vecteur. En d’autres termes, Trump a partagé son aversion entre l’Iran et la Russie, ce qui rapprochera ces derniers. Cela fait des années que ces deux pays cherchent à mettre à la porte du Moyen-Orient les États-Unis et à affaiblir leurs alliés au Moyen-Orient. Cette manière de faire permet à Moscou et à Téhéran de mieux s’entendre sur les acquis stratégiques de ces dernières années. »
Al-Raï estime que sous Obama, « l’animosité américaine contre l’Iran n’était pas aussi claire et directe », mais est-ce pour autant les signes d’une guerre irano-américaine à venir ? Selon le journal, « rien n’est moins sûr : certes, Israël fait tout pour pousser les États-Unis à entrer en conflit direct avec l’Iran, mais Trump a peur de l’opinion américaine et des impacts qu’une nouvelle guerre pourrait avoir sur l’Amérique. De toute évidence donc, il en restera au stade de la menace verbale. Pour preuve : les sanctions qu’il a récemment décrétées contre l’Iran n’affectent en rien les Iraniens. Elles paralysent des sociétés basées en Chine ou aux Émirats arabes unis. Les Iraniens en ont vu d’autres et y ont survécu... »

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