Le Défenseur du Peuple dénonce le risque de "déplacement massif des communautés afro-colombiennes et indigènes (...) du fait de la présence de groupes armés" et estime que "l`abandon et la ségrégation de la part de l`Etat envers les communautés indigènes Wounaan et les communautés noires de cette région" est à l`origine de "la grave situation humanitaire dans laquelles (elles) se trouvent".
Depuis l`explosion le 8 janvier de trois mines anti-personnel, quelque 160 personnes de la communauté afro de Palestina, sur la commune de Litoral del San Juan, dans le département du Choco, sont confinées chez elles, à court d`eau et de nourriture, n`osant s`aventurer sur les chemins "de crainte qu`il y ait d`autres explosifs". Près du grand port de Buenaventura sur la côte Pacifique, ce sont 83 indigènes de l`ethnie Wounaan qui, depuis le 7 janvier, craignent de sortir de la réserve Valleduparet sont aussi à court d`aliments, à cause d`actes d`intimidation d`hommes armés et en tenue de camouflage, précise le communiqué.
Le Défenseur du Peuple n`a pas identifié les groupes armés sauf à La Colonia, près de Buenaventura, où il fait état d`informations selon lesquelles la guérilla de l`Armée de libération nationale (ELN, guévariste) "convoque des réunions et colle des tracts sur les maisons".
L`ELN, qui a entamé cette semaine des pourparlers de paix avec le gouvernement, est la dernière rébellion active du conflit armé colombien, qui depuis les années 60 a impliqué une trentaine de guérillas, des milices paramilitaires d`extrême droite et les forces de l`ordre, faisant au moins 260.000 morts, plus de 60.000 disparus et 6,9 millions de déplacés. La Colombie est après l`Afghanistan le pays le plus affecté par les mines anti-personnel qui ont fait quelque 11.500 victimes, dont plus de 2.000 morts depuis les années 1990.
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