Obésité: la stimulation du nerf vague pour prévenir le diabète de type 2

  08 Février 2017    Lu: 820
Obésité: la stimulation du nerf vague pour prévenir le diabète de type 2
En combinant de la chirurgie par coelioscopie, des outils de micro-électronique et une imagerie de pointe, des chercheurs de l`Inra ont développé une alternative à la chirurgie bariatrique pour rétablir la sensibilité à l’insuline. Une thérapie qui ouvre des perspectives en termes de prévention du diabète de type 2.
L`une des principales conséquences de l`obésité reste une baisse de sensibilité des cellules à l’insuline (on parle d’insulino-résistance) qui mène progressivement au diabète de type 2. Généralement, la maladie se développe silencieusement pendant plusieurs années et est découverte de façon fortuite ou en cas de complication.

Pour rétablir ou maintenir la sensibilité à l`insuline, une alimentation équilibrée constitue le traitement prioritaire à mettre en œuvre. Les personnes qui souffrent d`obésité morbide (un indice de masse corporelle compris entre 40 et 50) peuvent aussi se voir recommander une chirurgie bariatrique pour restreindre l`absorption des aliments. Des chercheurs de l`Inra*, en collaboration avec la société AXONIC, ont trouvé une alternative à cette pratique lourde et irréversible: la stimulation électrique du nerf vague, qui part du crâne jusqu`à l`abdomen.

Son rôle est multiple: c`est un nerf moteur qui régule l`appétit et les phases de digestion, contrôle les mouvements intestinaux et la production de l`acide gastrique et participe à la régulation de l`humeur. Leur expérience sur des animaux obèses dont le nerf vague a été stimulé électroniquement a montré qu`ils ont recouvert une sensibilité à l`insuline identique à celle d`un groupe témoin nourri avec un régime équilibré.

La seule différence notable a été au niveau du poids: les animaux stimulés présentaient une perte de poids moins importante par rapport au groupe d`animaux obèses non stimulés. Le dispositif médical fonctionne en plusieurs étapes. A l`aide d`une coelio-chirurgie peu invasive, des électrodes sont placées sur le nerf vague au niveau de l’abdomen.

Un retour à la normale du métabolisme du glucose

Celles-ci sont connectées à un boîtier de stimulation sous-cutané pour mettre en œuvre la stimulation électrique. Pour s`assurer du résultat, les chercheurs utilisent ensuite des techniques d’imagerie de pointe, appelées "imagerie métabolique quantitative par tomographie d’émission positronique", afin de mesurer la présence de glucose. Sa présence est mesurée dans trois organes du corps: le cerveau, le foie et les muscles striés squelettiques.

Ces derniers, fixés au squelette et contrôlés par le système nerveux central, permettent le mouvement de celui-ci. Les chercheurs ont constaté un retour à la normale du transport du glucose au niveau des muscles striés squelettiques, car la stimulation électrique a permis une sécrétion accrue d’une hormone libérée par l’estomac, la ghréline, qui stimule et stoppe la sensation de faim.

"Cependant, une normalisation du métabolisme du glucose hépatique et surtout cérébral est également responsable de la suppression de la résistance à l’insuline, précisent les chercheurs. Les méthodes d’implantation ont été développées dans un esprit translationnel, de l’animal à l’homme, pour une application concrète et rapide au bénéfice des malades".

La société AXONIC est actuellement dans une phase de validation du dispositif vis à vis des standards européens des dispositifs médicaux. Cette collaboration s`inscrit dans le cadre du projet "Intense", qui consiste plus généralement à développer des dispositifs électroniques implantables dans le corps humain. Son but est d`étendre l’utilisation de la technique de neurostimulation pour s`en servir contre des pathologies telles que l’insuffisance cardiaque ou l`obésité.

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