Thaïlande: l`ONU critique le crime de lèse-majesté
Des milliers de personnes ont partagé cet publication de la BBC datant de début décembre et écrit en thaï mais seul Jatupat Boonpatararaksa, militant pro-démocratie connu sous le nom de Pai, a été arrêté.
Il s`agit du premier dossier de lèse-majesté concernant le nouveau monarque Maha Vajiralongkorn, monté sur le trône le 1er décembre quelques semaines après le décès de son père, qui a régné 70 ans.
«Les personnalités publiques, y compris celles exerçant les plus hautes fonctions politiques, doivent pouvoir être critiquées», rappelle le rapporteur spécial de l`ONU sur la liberté d`expression, David Kaye, dans un communiqué.
30 ans de prison pour un message Facebook
«Les clauses concernant le crime de lèse-majesté du code pénal thaïlandais sont incompatible avec les lois internationales sur les droits de l`Homme», ajoute-t-il. Connue sous le nom d`«article 112», la très stricte loi thaïlandaise sur le crime de lèse-majesté prévoit de 3 à 15 ans de prison pour quiconque diffame le roi, le reine, son héritier ou le régent.
Les rares médias, y compris internationaux, évoquant ces affaires ne donnent aucun détail des accusations de crainte de tomber sous le coup de la loi eux-mêmes. Les arrestations et les condamnations peuvent être racontées mais pas les détails des accusations car cela peut être considéré comme une violation de la loi.
Dans l`article partagé par Pai, la BBC livre des détails sur le nouveau roi, dont la vie tumultueuse est souvent évoquée dans l`intimité par les Thaïlandais mais jamais commentée dans les journaux ou sur les réseaux sociaux.
Depuis l`arrivée au pouvoir des militaires après un coup d`Etat en mai 2014, les poursuites pour crime de lèse-majesté se sont multipliées et les sanctions alourdies. En août 2015, un homme a été condamné à 30 ans de prison et une femme à 28 ans après avoir publié sur Facebook des messages jugés insultants pour la famille royale.