Entassées dans une chambre. "Nous avons trouvé 33 filles, dont 20 mineures, entassées dans une chambre et, dans une autre, il y avait 12 personnes, quatre femmes et huit hommes, avec ce qui semble être de la marijuana et de la cocaïne", a expliqué lundi matin Danton Léger, le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, l`équivalent du procureur en Haïti. Dimanche après-midi, la police judiciaire, la brigade de protection des mineurs et le parquet de Port-au-Prince, assistés par des policiers des Nations unies, ont mené cette opération au Kaliko Beach Club, à 60 kilomètres de Port-au-Prince, après trois mois d`enquête.
"300 dollars par tête". "La semaine dernière, nous avons eu l`information que des filles allaient être vendues 300 dollars par tête", a affirmé Danton Léger, refusant de fournir davantage de détails quant au nombre de personnes impliquées car l`enquête est encore en cours. Selon les premiers témoignages recueillis par la police, les jeunes filles, certaines âgées d`à peine 13 ans, avaient été amenées dans le centre hôtelier sur la promesse d`une fête en mer.
"Il n`y a aucun doute à avoir: ces gens sont suspectés de traite de mineurs et d`exploitation sexuelle", a affirmé Garry Desrosiers, le porte-parole de la police nationale.
"Personne n`est à l`abri". Dans la chambre occupée par les adultes, la police a saisi un ordinateur contenant des vidéos à caractère pédopornographique qui tendent à prouver que "ces gens étaient habitués à ce genre d`exploitation", selon Danton Léger. "On ne joue pas: qu`ils aient beaucoup d`argent, qu`ils soient étrangers, il va y avoir des arrestations. Personne n`est à l`abri", a menacé le procureur lundi matin, interrogé par téléphone par une radio locale.
Des peines de 7 à 15 ans de prison. Depuis le vote d`une loi à l`été 2015, toute personne reconnue coupable de traite d`êtres humains en Haïti est passible d`une peine de prison de sept à 15 ans et d`amendes maximales de 1.500.000 gourdes (un peu plus de 22.000 dollars américains).
Mais Haïti figure toujours sur la liste noire du département d`État américain des pays pratiquant la traite de personnes, avec le Suriname, la Birmanie, Djibouti, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Soudan, le Turkménistan et l`Ouzbékistan. Le dernier rapport américain sur la question, émis en juin 2016, souligne les "efforts minimes" du gouvernement haïtien pour identifier et aider les victimes.
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