Volkswagen: les équipementiers veulent rassurer

  15 Octobre 2015    Lu: 1181
Volkswagen: les équipementiers veulent rassurer
Bosch assure pas encore ressentir les effets du scandale VW. L’attentisme reste de mise chez les autres industriels.

Opération déminage chez les équipementiers allemands. Alors que l’affaire Volkswagen apporte son lot quotidien de surprises - lire ci-dessous -, Bosch a tenté mercredi de calmer le jeu. « Jusqu’à maintenant nous ne voyons pas d’impact sur nos prévisions d’activités dans le diesel », a affirmé mercredi Volker Denner, le patron du premier équipementier mondial, lors de l’inauguration d’un campus de recherche à Renningen, dans le Bade-Wurtemberg. L’ombre du scandale des moteurs truqués de Volkswagen planait sur la manifestation, à laquelle participait aussi la Chancelière allemande Angela Merkel. Avec les deux-tiers du chiffre d’affaires dépendant de l’automobile, Bosch aurait beaucoup à craindre de retombées négatives sur ses activités notamment dans le diesel. D’autant qu’il a livré dans les années 2000 le logiciel à VW qui l’a ensuite enrichi puis utilisé illicitement dans ses moteurs... Aussi, il importe pour le patron de Bosch de dissiper rapidement « l’inquiétude du moment qui se manifeste chez les acheteurs ». Ce qui devrait passer par « une campagne active pour le diesel ».

Angela Merkel, qui voulait marquer par sa présence à Renningen l’importance que son gouvernement attache au thème de la recherche, n’a en revanche pas évoqué d’un mot les suites du scandale VW pour l’industrie auto, notamment pour l’avenir du diesel. Bosch a en revanche reçu à l’occasion le soutien de Winfried Kretschmann, ministre-président de la région de Bade-Wurtemberg, un fief de l’industrie automobile. Ce membre du parti des verts a lancé un plaidoyer pour le moteur diesel « dont on va encore avoir besoin durant la période de transition vers l’electromobilité » et ce pour atteindre les objectifs assignés en matière de rejets de CO2.

A l’image de Bosch, l’attitude des équipementiers est marquée par un certain attentisme. Chez Schaeffler, qui vient d’entrer en bourse, on dit se concentrer entièrement sur la poursuite des activités. Chez le spécialiste des équipements de tableau de bord Leoni, on a revu mardi à la baisse les objectifs annuels, tout en réfutant que l’affaire Volkswagen ait justifié la correction des prévisions. Côté français, Faurecia s’est voulu rassurant, en indiquant mercredi que les ventes de systèmes de dépollution diesel à Volkswagen ne représentaient que 160 millions d’euros en 2014, sur un chiffre d’affaires de 670 millions lié à ces systèmes. La prudence reste toutefois de mise : selon la presse allemande, Volkswagen envisagerait de trouver 3 milliards d’euros d’économies dans ses contrats avec les équipementiers. « Il n’y a pour le moment aucune entame de discussions de ce type », a assuré Volkmar Denner du côté de Bosch.

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