Le Japon remporte un deuxième succès

  06 Octobre 2015    Lu: 922
Le Japon remporte un deuxième succès
Avec le groupe A (dit « de la mort »), le groupe B est le plus ouvert dans la phase de poules de la Coupe du monde de rugby.
Cette situation imprévue a été créée dès le match inaugural, le 19 septembre à Brighton, qui s’est conclu par le retentissant exploit (34-32) des Japonais contre l’Afrique du Sud.

Depuis, les Springboks, qui étaient censés dominer leurs quatre adversaires, ont remis les pendules à l’heure en écrasant les Samoa une semaine plus tard à Birmingham. Les coqueluches nipponnes, encore rompues par les efforts déployés face aux Sud-Africains, n’ont pas pesé lourd face aux cyclothymiques Ecossais le 23 septembre à Gloucester.

La journée du 3 octobre était déterminante puisque les quatre équipes en lice pouvaient potentiellement toutes rejoindre les quarts de finale. Dans la ville nouvelle de Milton Keynes, à 80 kilomètres au nord-ouest de Londres, Samoans et Japonais devaient en découdre.
Vivacité et malice

Retapés par dix jours de récupération, les Cherry Blossoms (« fleurs de cerisier ») allaient-ils retrouver leur statut de sensations du tournoi qui a fait affluer les journalistes japonais en Angleterre ? Et comment ! La vivacité, la malice, le bonheur de jouer leur ont permis de se débarrasser de Samoans aussi maladroits que décevants sur un score dominateur, 26-5.

Cette « bataille du Pacifique » est en passe de devenir un classique du rugby puisqu’il s’agissait de la quinzième confrontation, dans le cadre de la Coupe des nations du Pacifique (avec Fidji, Tonga, le Canada et les Etats-Unis), de test-matchs ou de la Coupe du monde (un carnage, 43-9, favorable aux Samoans).

Vainqueurs de la dernière en date, à Tokyo en mai 2014, les Nippons ont poursuivi sur leur lancée pour remporter une cinquième victoire face aux Samoans. Sans complexe, ils ont pris d’emblée le match à leur compte en tentant, par un habile jeu à la main, de contourner la muraille bleue. Une clameur a accueilli un essai de la star, l’arrière Ayumu Goromaru, aussitôt refroidie quand l’arbitrage vidéo a révélé un en-avant. Goromaru, qui pourrait dans un avenir proche être idolâtré comme le tennisman Kei Nishikori avec ses préparations wilkinsoniennes, a pu néanmoins profiter d’une pénalité offrant à son équipe ses premiers points.
« Nihon » d’espoir

Des « Nihon » d’espoir se sont alors élevés dans le MK Dons Stadium alors que les Blossoms avaient l’emprise sur les débats. Les Samoans leur ont facilité considérablement la tâche en perdant patience. A la fin du premier quart d’heure le numéro 8 Faifili Levave s’est vu infliger un carton jaune pour un placage tardif. Il a été aussitôt imité par un coéquipier, cette fois pour un placage en l’air. Ce qui a contraint Samoa à jouer à 13 contre 15 pendant six minutes. Encore un effort et on se rapprochait d’une équipe de football.

Devant la répétition des fautes défensives samoanes devant leur ligne d’en-but, le Sud-Africain Craig Joubert a fini par accorder un essai de pénalité aux Japonais, pendant que les deux numéros 9 Kahn Fotuali’i et Fumiaki Tanaka se donnaient des coups de buste. Impuissants, même revenus à quinze, les Samoans enduraient des misères et leurs fautes répétées livraient leurs perches au pied de Goromaru. Un deuxième essai en coin obtenu avec persévérance par le centre Akihito Yamada pliait le match à la mi-temps : 20-0.

A la reprise, l’enjeu avait changé et il aurait été inimaginable avant le tournoi : les Samoans allait-il parvenir à inscrire des points dans cette rencontre ? Une poussée de désespoir s’est finalement conclue par un essai du centre Paul Perez à l’approche du dernier quart d’heure.
« Etre l’équipe du tournoi »

Les Samoans n’ont été vraiment impressionnants qu’à une seule occasion : quand ils ont exécuté le siva tau, leur danse des guerriers, avant le coup d’envoi. Les Cherry Blossoms ont quatre ans pour inventer une parade de samouraï, avant d’accueillir la prochaine Coupe du monde.

« Nous ne sommes pas venus ici juste pour faire un coup, avait averti le sélectionneur Eddie Jones, devant des journalistes encore incrédules. Nous avions deux objectifs – aller en quarts et être l’équipe du tournoi. » Il sera difficile de réaliser le premier rêve. Si les Japonais se déplaceront à Gloucester le 11 octobre pour obtenir face aux Etats-Unis leur qualification, ils n’auront pas leur destin entre les mains. En effet, une victoire ne les qualifierait pas automatiquement, à cause du succès de l’Afrique du Sud face à l’Ecosse (34-16).

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