Le Japon prépare un plan de relance par les salaires
Les statistiques publiées il y a une semaine ont montré que le pays était retombé en récession au troisième trimestre, le produit intérieur brut (PIB) se contractant de 0,8% en rythme annualisé. La réticence des entreprises à investir apparaît comme un des principaux facteurs de ce retournement de conjoncture. Au deuxième trimestre, le PIB s`était déjà contracté de 0,7% en rythme annualisé.
Ces chiffres sont un revers pour le Premier ministre Shinzo Abe, au pouvoir depuis fin 2012, et montrent les limites de sa politique économique, les "Abenomics", dont les trois "flèches" (politique monétaire accommodante; relance budgétaire; réformes structurelles) étaient censées ramener le pays dans une ère de croissance durable.
Le plan tel que consulté par Reuters table notamment sur un relèvement du salaire minimum. Citant des sources non identifiées, le quotidien Nikkei précise que cette augmentation serait de l`ordre de 3%. Le salaire minimum national est aujourd`hui de 780 yens de l`heure (environ six euros).
Une augmentation des salaires est considérée comme un préalable indispensable pour relancer la consommation intérieure et espérer sortir le Japon de quinze ans de déflation. Mais le projet ne satisfait pas certains économistes qui le jugent insuffisant sur la question de la productivité des salariés japonais. De même, ils estiment regrettable que le gouvernement ne s`attaque pas à la réforme du marché du travail, jugé trop rigide.
"Ça ressemble à un plan de relance à court terme alors que le Japon a besoin de réformes de structures davantage que de mesures de relance. On pourrait avoir un sursaut de croissance l`année prochaine ou sur deux ans, mais cela ne conduira pas à une croissance plus forte à long terme", estime Marcel Thieliant, économiste chez Capital Economics à Singapour.
Le projet gouvernemental sera présenté mardi en séminaire gouvernemental par le ministre de l`Economie, Akira Amari. Il sera finalisé d`ici la fin du mois.