Le but de la visite est d`évaluer les mesures prises par le FMI en vue de relever l`économie centrafricaine, a récemment annoncé à la presse le ministre centrafricain des Finances et du Budget, Henry Marie Dondra.
Aussitôt après son arrivée, mardi en fin de journée à Bangui, Lagarde a eu des entretiens avec le Président centrafricain, Faustin Archange Touadéra, ainsi qu`avec ses ministres de l`Economie et des Finances, a rapporté le correspondant d`Anadolu.
Animant une conférence de presse conjointe avec Touadéra, à l`issue de ces entretiens, Lagarde s`est dite "impressionnée par la vision du Président de la République qui combine à la fois, le souci de développement économique nécessaire, mais aussi la nécessité du rétablissement de la sécurité dans l’intégralité du territoire centrafricain".
"Pas de sécurité sans développement et pas de développement sans sécurité", a-t-elle rappelé.
S`agissant des mesures d’accompagnement engagées en faveur de la RCA, Lagarde a relevé qu`il est essentiel de veiller, ensemble, "à ce que ces programmes bénéficient à la population tout en veillant à ce que les grands équilibres macroéconomiques soient rétablis et que l’autorité de l’Etat soit exercée".
La directrice générale du FMI a, également, réitéré l`engagement de son institution à accompagner ce pays qui a "profondément souffert et sa population qui a subi la violence des conflits". Elle a rappelé, à ce propos, que le FMI s`est déjà engagé aux côtés de la RCA à travers trois Programmes d’urgence et la Facilité élargie de crédit.
S`exprimant lors de la même conférence, le président centrafricain a indiqué que la conclusion de ce Programme d`urgence, en mai 2015, a été le fruit dune "séries de réformes courageuses engagées par le gouvernement".
"Afin de crédibiliser notre programme économique, nous avons décidé de mettre en place une stratégie pour l’assainissement des finances publiques en revitalisant les recettes pour accroître les revenus intérieurs, sécurisant et gérant la trésorerie de l’Etat, normalisant la gestion budgétaire, et rétablissant la crédibilité de l’Etat et la confiance des opérateurs économiques " a-t-il précisé.
Cependant et en dépit de la coopération agissante entre le Fonds monétaire international et la République centrafricaine, beaucoup reste à faire, a poursuivi Touadéra, notant que "le pays a encore besoin de soutien pour aplanir durablement les défis auxquels il est confronté".
La Centrafrique est la première étape d`une tournée africaine qui conduira la directrice du FMI en Ouganda et à l`île Maurice. Elle devra prononcer mercredi une déclaration devant les députés centrafricains, selon son programme de visite.
Il s`agit de la première visite d`une délégation de haut niveau après la Facilité élargie de crédit (FEC) accordée à la Centrafrique, en juillet dernier, et la conférence des donateurs qui s`est tenue en novembre dernier à Bruxelles, et dont le pays a retiré plus de 2,2 milliards USD.
Un an après des élections générales (2015) qui l`ont dotée de nouvelles institutions, la Centrafrique peine à retrouver la voie de la stabilité alors qu`elle sort d`un conflit inter-communautaire qui a fait quelques milliers de morts.
Cette longue crise militaro-politique déclenchée en RCA depuis 2013 s`est notamment accompagnée par une rupture de coopération avec le FMI. Il aura fallu attendre mai 2015 pour que le pays bénéficie d`un Programme d`appui financé l’institution financière à hauteur de 13 millions de dollars couvrant une période de trois ans. Cette facilité a permis l’organisation des élections et la stabilisation du pays.
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