Sept centrales nucléaires très dangereuses

  23 Janvier 2017    Lu: 3015
Sept centrales nucléaires très dangereuses
Près de 400 réacteurs nucléaires sont en activité de par le monde. Certains sont particulièrement vétustes, d’autres sont situés près de failles sismiques, dans des zones de conflits ou à deux pas de mégalopoles…

Metsamor, en Arménie



Cette centrale (photo ci-dessus), nichée à 36 kilomètres seulement de la capitale arménienne Erevan (1,1 million d’habitants) n’a rien pour rassurer… Construite en 1970, « elle est totalement obsolète et située au cœur d’une zone sismique, s’inquiète Charlotte Mijeon, porte-parole du Réseau Sortir du nucléaire (France. Son activité a été suspendue à plusieurs reprises, mais l’Arménie finit toujours par la relancer : les autorités n’ont rien prévu d’autre pour pourvoir aux besoins du pays. » Metsamor produit 40 % de l’énergie consommée dans le pays.

Ce site représente « un danger pour toute la région », s’alarmait déjà un inspecteur de l’Union européenne, en 2004. Assez pour inciter l’Union européenne (UE) à mettre la main à la poche et proposer un prêt de 200 millions d’euros pour financer l’arrêt de la centrale. Une aide déclinée par l’Arménie, qui a annoncé en 2012 son intention d’exploiter Metsamor au moins jusqu’en 2020. « Ce n’est pas le pays le plus regardant en matière de sûreté nucléaire », déplore Charlotte Mijeon.

Beznau, en Suisse



« À Beznau (tout près de la frontière allemande) comme dans toutes les centrales suisses, c’est le vieillissement des réacteurs qui nous préoccupe le plus, confie Charlotte Mijeon. Ceux de Beznau ont 48 ans ; ceux de Mühleberg (canton de Berne) affichent déjà 45 ans de service… »

San Onofre, en Californie (États-Unis)



Située en plein cœur d’une zone sismique, cette centrale, à l’arrêt depuis une fuite de vapeur radioactive en janvier 2012, demeure à haut risque. Et pour cause : elle est cernée de failles géologiques, dont celle, particulièrement inquiétante, de San Andreas. Plus de 7 millions de personnes vivent à proximité immédiate (moins de 80 km), notamment dans les villes de Los Angeles et San Diego.

Fort Calhoun, au Nebraska (États-Unis)



Autre centrale américaine, autre risque : celui des inondations. « On pense au danger des tsunamis, mais le risque de montée des eaux, qui n’ira pas en s’arrangeant avec le réchauffement climatique, est tout aussi inquiétant pour beaucoup de centrales, souligne Charlotte Mijeon. C’est le cas d’un bon nombre de sites américains, situés dans les grandes plaines et dans les corridors de passage de tornades. » En 2011, année particulièrement pluvieuse, Fort Calhoun s’était retrouvé à deux reprises les pieds dans l’eau.

Indian Point, à New York (États-Unis)



Trois réacteurs nucléaires aux portes d’une mégalopole… D’autant moins rassurant que cette centrale, construite en 1974 à Buchanan, dans l’État de New York, a récemment montré des failles, avec « de nombreuses fuites radioactives dans l’environnement, relate Charlotte Mijeon. La menace est réelle pour la population car il semble impossible, en cas de gros accident nucléaire, d’évacuer New York » et ses 8,3 millions d’habitants… Comme pour beaucoup de centrales américaines, la vétusté de celle d’Indian Point pose aussi question. « Aucune nouvelle centrale n’a été construite aux États-Unis depuis 1979 : toutes celles en activité commencent donc à dater », observe Charlotte Mijeon.

Zaporijia, en Ukraine



Autre lieu, autres craintes… « Cette centrale, la plus puissante d’Europe, se trouve à 200 km de la zone d’affrontements entre les Russes et les Ukrainiens », pointe le Réseau Sortir du nucléaire. C’est le cas de plusieurs centrales situées dans des zones de conflits, ailleurs dans le monde. « Le danger vient des bombardements, bien sûr, mais aussi du simple risque de rupture d’alimentation électrique des réacteurs. Des équipements de secours existent, mais ils ont une autonomie très limitée. »

Kashiwazaki-Kariwa, au Japon



C’est « la plus grande centrale du monde, avec sept réacteurs », note Charlotte Mijeon. C’est aussi l’une des plus dangereuses. En 2007, un tremblement de terre de magnitude 6,8 (11 morts) avait déclenché un incendie et généré des fuites d’eau contaminée dans cette centrale, exploitée par le groupe Tepco (comme celle de Fukushima Daiichi).

« En réalité, vu la configuration de l’île japonaise, toutes les centrales sont menacées par un séisme. » D’autant plus inquiétant qu’elles se situent toutes dans des zones habitées (Fukushima n’est qu’à 200 km de Tokyo) et que l’évacuation des populations semble très compliquée. « Mais les problèmes de populations existent aussi en France, insiste Charlotte Mijeon. Pensez-vous que nous pourrions évacuer facilement toute la population de la vallée du Rhône en cas d’accident dans les centrales de Saint-Alban et Cruas ? »

Source: Ouest-France

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