Le froid est très consommateur d`énergie. Lorsqu`on a des températures inférieures à zéro comme c`est le cas actuellement, la différence avec la température normale du corps (37 degrés) est de l`ordre de 40 degrés, et il faut alors beaucoup d`énergie pour se réchauffer. Même lorsqu`on est en bonne santé, on ne peut pas survivre très longtemps lorsqu`on est exposé à des températures très basses, comme le montrent chaque année des cas d`hypothermies mortelles.
Est-ce que le froid tue les virus ?
Non, bien au contraire, il favorise la transmission des infections, précise le Pr Frédéric Lapostolle, professeur de médecine d`urgence, qui travaille au Samu 93. La grippe comme les autres infections virales ou bactériennes surviennent surtout en hiver.
Que se passe-t-il chez les personnes vulnérables ?
Ces personnes réagissent moins bien face au froid, mais également face au chaud. Mais ce sont surtout les infections virales favorisées par le froid qui risquent d`aggraver leur état et d`entraîner des complications nécessitant des hospitalisations, comme c`est le cas actuellement avec l`épidémie de grippe. Chez des personnes souffrant déjà de pathologies cardiovasculaires ou respiratoires, "c`est souvent la goutte d`eau qui fait déborder le vase", relève le Pr Lapostolle. Les nourrissons sont également à risque parce que leur système de régulation de température est encore immature, rappelle de son coté la Direction générale de la santé (DGS).
Quelles sont les précautions à prendre par grand froid ?
Les activités extérieures doivent être limitées chez toutes les personnes vulnérables, "sauf nécessité impérative", rappelle la DGS. Pour les tout-petits, il est conseillé de ne pas les mettre dans un porte-bébé qui risque de comprimer leurs jambes mais plutôt de les transporter dans les bras, un landau ou une poussette afin qu`il puisse bouger régulièrement pour se réchauffer. Les personnes en bonne santé peuvent continuer à avoir une activité physique à condition de s`échauffer et de s`efforcer de respirer par le nez et non par la bouche, comme c`est en généralement le cas lorsqu`on fait un effort, relève le Dr Hervé Pegliasco, pneumologue à Marseille. Le nez, explique-t-il, permet de réchauffer l`air, ce qui est particulièrement important chez les gens sensibles à l`air froid comme les asthmatiques mal stabilisés auxquels il conseille deux bouffées de bronchodilatateur avant de se lancer dans une activité extérieure.
Est-ce que la pollution peut aggraver les effets du froid?
Il y a souvent une conjonction entre le froid et la pollution parce qu`on chauffe alors davantage et que le chauffage est une cause importante de pollution, rappelle le Pr François Chabot, chef du service de pneumologie au CHU de Nancy. Le froid, ajoute-t-il, favorise le développement des maladies infectieuses et la pollution aggrave les symptômes, en exacerbant des maladies respiratoires comme l`asthme ou la bronchite chronique grave (BPCO).
Quels sont les autres risques liés au froid?
Parmi les autres risques liés au froid se trouve d`abord l`intoxication au monoxyde de carbone due à des appareils de chauffage défectueux ou mal réglés, qui tuent chaque année plusieurs dizaines de personnes. Le monoxyde de carbone est un gaz "traître" parce qu`il est "quasi indétectable" et que les symptômes de l`intoxication peuvent faire penser à une gastroentérite, souligne le Pr Lapostolle. Le monoxyde de carbone se fixe sur l`hémoglobine et prend la place de l`oxygène, ce qui aboutit à ce que le coeur ou le cerveau ne soit plus oxygénés. Le traitement consiste à donner de l`oxygène, voire à placer le patient dans des caissons hyperbares dans les cas les plus graves. L`autre risque est l`incendie domestique qui survient plus facilement en hiver et touche surtout les populations les plus défavorisées, note le Pr Lapostolle.
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