Trois mois de prison avec sursis pour le jeune qui a giflé Valls
"Ici, c`est la Bretagne"
A l`issue de sa garde à vue, mercredi après-midi, le parquet briochin a proposé une peine de trois mois de prison avec sursis et 105 heures de travail d`intérêt général (TIG) au jeune homme, qui l`a acceptée. En vertu de la procédure de CRPC, la peine a ensuite été homologuée par un juge. Le prévenu devra également verser un euro de dommages et intérêts à Manuel Valls, conformément à la demande de ce dernier qui avait porté plainte.
Les faits ont eu lieu mardi après-midi, alors que Manuel Valls, candidat à la primaire initiée par le PS, serrait des mains à la sortie de la mairie de Lamballe, une petite ville bretonne située à une vingtaine de kilomètres de Saint-Brieuc. Un jeune homme aux cheveux bouclés lui avait alors tendu la main, une invitation qu`il avait soudain transformée en gifle, tout en criant: "Ici, c`est la Bretagne." L`ancien Premier ministre avait tenté d`esquiver et son agresseur n`avait pu que le toucher légèrement au visage. Un membre du service de sécurité l`avait aussitôt plaqué au sol.
Valls: "L`acte est violent, ce n`est pas comme de la farine"
Peu après, Manuel Valls, détendu, avait réagi à l`incident devant la presse, déclarant que "la démocratie ne p(ouvait) pas être la violence". "Je porterai plainte, avait-il dit ensuite, parce que c`est un coup." "L`acte physique est violent, ce n`est pas comme la farine", avait-il souligné, en référence à un premier incident de campagne le 22 décembre à Strasbourg, où il avait été enfariné.
Selon le procureur de Saint-Brieuc, le jeune homme a expliqué son geste par son opposition à Manuel Valls, notamment sur la loi travail ou le 49-3, jugeant qu`il traitait "mal la Bretagne et les Bretons". "Acquis aux idées régionalistes", le jeune majeur n`avait jusqu`alors aucune condamnation à son casier judiciaire. Il avait juste fait l`objet d`un rappel à la loi pour usage de stupéfiants en 2014, a précisé le parquet.
"Une peine disproportionnée"
"C`est une peine disproportionnée due à la surmédiatisation de l`affaire", a réagi devant des journalistes l`avocate du jeune homme, Me Marie-Françoise Blot, du barreau de Saint-Brieuc. "Il est venu là parce qu`il voulait parler du 49-3", pas "avec l`idée" de gifler l`ex-Premier ministre, a-t-elle poursuivi. Réfutant la proximité "avec l`extrême droite bretonne" attribuée à son client, l`avocate a affirmé qu`"il est loin de toute cette mouvance". "Il a halluciné quand il a vu l`ampleur que cette affaire avait pris", a-t-elle ajouté.