La Chine abaisse le cours-pivot du yuan, après un fort relèvement
Contrôle étroit dans le taux de change flottant
Le régime communiste continue de contrôler étroitement les mouvements financiers et la PBOC peut régler à sa guise ce cours-pivot qui encadre les fluctuations de la monnaie dans une marge de 2 % de part et d`autre de ce taux. La banque centrale avait tenté la semaine dernière d`offrir un coup de pouce au yuan, après une période où celui-ci s`enfonçait sur les marchés des changes face à un dollar revigoré. Mais sans succès.
Le fait que la PBOC ait abaissé à nouveau hier le cours-pivot, cédant ainsi à la pression du marché, « montre simplement que tous ses efforts de la semaine dernière (pour faire remonter le cours dans les échanges) n`ont finalement servi à rien », indique à l`AFP Michael Every, analyste de Rabobank à Hong Kong. « L`ajustement d`aujourd`hui ne fait que confirmer que l`affaiblissement va reprendre, très vite », ajoute-t-il. De fait, la PBOC ne peut faire abstraction des pressions du marché et de la défiance envers le yuan, qui évoluait récemment au plus bas depuis huit ans, tutoyant les 7 yuans pour un dollar. Le yuan s`est effondré de 7 % face au billet vert en 2016, pâtissant d`un renchérissement du dollar ainsi que d`une conjoncture morose en Chine. Le relèvement de taux de la Fed devrait intensifier les colossales fuites de capitaux (690 milliards de dollars pour les dix premiers mois de 2016, selon Bloomberg), faisant mécaniquement reculer le yuan.
Consciente du danger, la Chine a durci ses mesures pour enrayer les sorties de capitaux. Pékin puise abondamment dans ses réserves de changes pour racheter des yuans et soutenir le cours : ces réserves ont fondu de 320 milliards de dollars en 2016.